Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Béarn – Otami, l’assistant des boulangers-pâtissiers

Depuis Pau, Otami a développé un logiciel pour faciliter et optimiser la gestion des achats et de la production, spécialement conçu pour les boulangeries-pâtisseries. Forte de son succès, la jeune entreprise souhaite aujourd’hui adapter sa solution à d’autres secteurs d’activités.

otami

Guillaume Philipson et Johan Pickus, les cofondateurs de Otami.

Hausses du coût  de l’énergie, des matières premières comme le blé,  mais aussi des emballages… : les temps sont rudes pour les artisans et particulièrement pour les boulangers-pâtissiers directement impactés par la conjoncture économique. Alors que certains sont aujourd’hui contraints d’augmenter leur prix ou dans le pire de cas de mettre la clé sous la porte, une start-up paloise se mobilise pour les accompagner. Depuis plus d’un an, Otami développe en effet un logiciel de gestion du même nom dédié à la profession. Son objectif : « accompagner la rentabilité et la productivité grâce à la gestion simplifiée des achats de matières premières et à la mise à jour automatique des coûts de revient ». Autrement dit, faire gagner de la marge mais aussi du temps aux artisans grâce à de nombreuses fonctionnalités. Suivi des recettes, alertes sur les variations tarifaires et les anomalies de facturation, calcul et ajustement des prix de revient, vision des stocks… : véritable soutien aux boulangers-pâtissiers, Otami leur promet notamment une économie de 8 % sur le volume d’achat. Un argument dont Guillaume Philipson, son cofondateur, connaît la portée.

300 établissements convaincus

« Pendant 12 ans, j’ai été commercial pour un fournisseur auprès des boulangers-pâtissiers. Je me suis rendu compte combien il leur manquait le temps et les outils pour s’occuper de leur gestion », resitue l’initiateur d’Otami. L’entrepreneur se lance alors comme consultant, proposant à ses clients de prendre en charge ce pan de leur activité. Rapidement, il développe l’idée d’un logiciel pour automatiser et optimiser cette gestion particulièrement longue et fastidieuse.

En 2019, Guillaume Philipson s’installe alors à Hélioparc, à Pau, où il rencontre Johan Pickus, développeur. Ce dernier est séduit par l’idée et les deux hommes s’associent pour créer Otami. Ils trouvent leurs premiers clients « testeurs » en mars 2021 puis l’application est officiellement lancée sur le marché en novembre. Aujourd’hui, plus de 300 établissements l’utilisent, convaincus par l’utilité de ce logiciel inédit mais également par sa simplicité d’utilisation.

150 heures de travail gagnées

« C’est une application sans saisie », précise Johan Pickus, pointant du doigt l’une des grandes forces d’Otami. Plutôt que rentrer manuellement et ligne par ligne ses achats dans un logiciel type Excel, l’utilisateur n’a qu’à déposer ses factures (PDF, photos etc…) directement dans l’application. L’algorithme s’occupe du reste et analyse automatiquement son contenu pour produire des statistiques. L’artisan a ainsi des données claires, précises et peut prendre des décisions en ayant toutes les cartes en main, comme réajuster le prix d’un produit, renégocier le prix d’achat de ses matières premières ou encore privilégier la vente d’un article à forte marge. Entre autres.

« Chaque client peut utiliser une partie ou l’ensemble des fonctionnalités que propose Otami. C’est très variable, selon ses besoins », remarque  Johan  Pickus. Chose certaine, selon les codirigeants : utiliser Otami permet 150 heures de travail gagnées.

Doubler le nombre d’utilisateurs

Guillaume Philipson et Johan Pickus n’ont aucun doute sur la pertinence et l’utilité d’Otami, confortés par leurs clients à l’image de La P’tite Boulangerie ou encore de Jean-Baptiste Grangé. Gal- vanisés par des retours positifs et des prises de contact toujours plus nombreuses, le duo espère doubler le nombre d’utilisateurs d’ici la fin de l’année. Voire plus, notam- ment suite au salon Sirha Lyon où l’équipe Otami sera présente du 19 au 23 janvier.

Par ailleurs, les deux associés ne cachent pas leur autre ambition : développer l’application à d’autres secteurs d’activités, en prenant en considération leurs contraintes et leurs besoins spécifiques. La restau- ration est ainsi d’ores et déjà utilisatrice, à l’instar du Gueuleton de Pau, et des artisans fleuristes, du BTP ou encore de la boucherie-charcuterie ont déjà fait savoir leur intérêt. Les perspectives pour 2023 sont de toute évidence particulièrement riches pour l’entreprise paloise, qui recherche dès à présent deux salariés pour renforcer son équipe de 13 personnes.