Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Beynac – Un pont trop loin

À l’unanimité, pour essayer d’en finir : les conseillers départementaux ont voté le nouveau projet de contournement de Beynac, le dossier fleuve du chantier avec pont… suspendu sur la Dordogne. Le préfet devrait en être destinataire avant la fin de ce mois.

Beynac

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L’instruction de ce nouveau dossier va se superposer à l’annulation du premier projet dont le Département est tenu d’assurer la démolition, astreintes à l’appui. L’idée est de reprendre peu ou prou le chantier où il en était resté (utilisation de ce qui est déjà construit), en évitant une démolition coûteuse pour le contribuable comme pour l’environnement, en le plaçant dans un contexte redéfini et élargi « d’aménagement global de sécurisation, d’accessibilité et de protection de la vallée de la Dordogne » qui ajoute Les Milandes, Castelnaud et Marqueyssac aux enjeux de Beynac. Autrement dit, le président du Conseil départemental Germinal Peiro tente d’associer l’intérêt des sites de certains opposants à sa cause, momentanément perdue : pas sûr que l’argument porte.

L’ESPRIT ET LA LETTRE

Les mêmes arguments, largement véhiculés, sont au rendez-vous : fragilité des falaises, hausse du trafic automobile estival dans ce haut-lieu touristique (800 000 visiteurs payants pour les sites principaux, dont une fréquentation doublée aux Milandes depuis l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker), sécurité et circulation des secours, limitation d’accès des poids-lourds ; s’y ajoute la portée environnementale d’un ouvrage compatible avec son cadre naturel (place faite aux déplacements doux) et les dégâts que pourrait causer une déconstruction.

Présenté comme un axe structurant pour l’ensemble de la vallée, de Bergerac à Sarlat (et même de Bordeaux à Souillac) sans alternative actuelle pour éviter Beynac, l’état des lieux du trafic moyen journalier annuel sur la RD 703 traversant le bourg est « de 6 000 véhicules, avec des pics dépassant les 12 000 l’été ».

L’esprit de ce nouveau dossier est fidèle au précédent (surlignage écologique en plus), reste à attendre une lecture à la lettre, c’est-à-dire sur les propositions techniques, le diable se cachant dans des détails que les opposants ne manqueront pas de chercher.