Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

BioAZ et Greenscope : à suivre de près

BioAZ et Greenscope sont deux start-ups périgourdines en fort développement avec un produit innovant.

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Romain Delcombel, CEO de BioAZ © Loïc Mazalrey

Lors de la soirée des start-ups, Romain Delcombel a présenté BioAZ (Montpon-Ménestérol), une solution d’immunothérapies alternatives à la castration animale. Ce médecin vétérinaire, docteur en bio- technologie et diplômé d’HEC, est hébergé à H24. Sa vocation à développer des solutions BioTech pour le bien-être animal et l’élevage durable commence avec un sujet difficile à aborder pour lancer la présentation : expliquer que la filière castre tous les porcelets pour éviter l’odeur dégagée par la viande à la cuisson (jusqu’à une date récente, cette intervention s’effectuait même à vif).

INNOVATION DE RUPTURE

Au nom du bien-être animal, qui se suffirait à lui-seul, mais aussi en avançant des arguments financiers et de gain de temps plus prompts à convaincre les éle- veurs, le président de BioAZ a exposé son innovation dite de rupture, une biologie appliquée à ce cas particulier, qui évite le stock d’hormones dans la viande. Sérieusement entouré d’experts, après un dépôt de brevet, il a besoin d’aide pour « dérisquer » l’étape test avant l’industrialisation sur une phase R&D de trois ans. Objectif : une cession de licence en 2026, pour une valorisation du produit estimée autour de 5 M€. Une diversification est prévue avec d’autres projets pour l’élevage durable, des alternatives à la chimie qui devaient évoluer au fil des interdictions attendues dans la sphère animale, avec le réveil des consciences. « J’essaie de voir ce que je me vendrais à moi-même, un reste de mon passé de sourceur chez Ceva, à Libourne. »

Le président de BioAZ a exposé son innovation, une biologie appliquée à ce cas très particulier

AUTOMATISER ET SIMPLIFIER L’ESG

Grégoire Étienne travaillait dans l’entreprise Hammel (Marsac-sur-l’Isle, lire LVE n° 2547) jusqu’à ce que l’idée de Greenscope s’impose à lui à l’aune de sa pratique de B Leader (B Corp), pour une automatisation de la gestion des données ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) et reporting. Depuis avril 2022, cet entrepreneur de 36 ans avance dans un quatuor d’associés fondateurs, sous la pression de tout un écosystème plus exigeant sur ces thématiques, y compris les salariés depuis le Covid. « Il y aura bientôt des responsables ESG partout. Le nombre d’entreprises sou- mises à ces règlementations a été multiplié par 20. » 70 % des fonds d’investissement sont focus sur ces questions. Sa solution Greenscope apporte une vision à 360° pour simplifier, automatiser, gérer l’ESG par la Tech. 700 entreprises l’utilisent déjà.

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Grégoire Étienne, CEO et fondateur de Greenscope © Loïc Mazalrey

700 entreprises utilisent déjà la solution Greenscope

L’effort commercial porte sur le marché européen, avec une stratégie de partenariats de distribution sur un modèle « Saas (logiciel en tant que service) fortement scalable (évolutif) ». Le projet est de lever 1 M€ au regard d’une croissance « fois 50 » en 6 mois de vente. Orienter les flux de capitaux pour sauver la planète ? Greenscope montrera peut-être que c’est possible, en simplifiant cette complexité. Côté typologie de clientèle, la PME de plus de 250 salariés est plutôt le cœur de cible, l’idée étant d’offrir la gratuité à celles de moins de 15 salariés et de proposer ensuite des modules. « La matrice dépend du CA de l’entreprise. »