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Daniel Duclos, l’entrepreneur devenu éleveur

Il a été un pionnier et leader emblématique de l’industrie de la nacelle en France avec Accès Industrie, qui l’a conduit du Lot-et-Garonne aux quatre coins du monde. Après trois décennies intenses d’entrepreneuriat à haut niveau, Daniel Duclos, à 60 ans, a décidé de se lancer dans l’élevage de porc noir dans sa maison familiale du domaine de Peyriès, au nord de Tonneins. Rencontre avec un entrepreneur qui, après avoir pris de la hauteur, remet les pieds sur terre. Pour nous, il revient sur son parcours, ses hauts, ses bas et sa nouvelle vie d’éleveur de porc noir.

Daniel Duclos © Louis Piquemil - La Vie Economique

Daniel Duclos © Louis Piquemil - La Vie Economique

La Vie Economique : Pourriez-vous nous rappeler quelles ont été les grandes étapes de votre parcours entrepreneurial ?

Daniel Duclos : « J’ai commencé sur le plan industriel en 1988 avec Delta System, aujourd’hui racheté par l’américain JLG, le numéro un mondial de la nacelle. Nous avons créé le Toucan, première nacelle à mât vertical fabriquée à Tonneins. Une entreprise qui emploie toujours près de 200 salariés. Ensuite, en 1995, des Américains sont venus nous racheter. J’ai été PDG salarié pendant deux ans et j’ai voyagé dans le monde entier. J’ai vu que les loueurs de nacelles étaient très peu développés en France. Il y a 25 ans, il y avait 20 fois moins de machines qu’aujourd’hui. À l’époque, il y avait 2 000 machines en France contre 60 000 aujourd’hui.

J’ai donc lancé Accès Industrie pour la location de nacelles industrielles en 1997. On l’a développée très rapidement : on est passé de 0 à 60 millions de chiffre d’affaires en 5 ans. C’est une croissance terrible qu’il a fallu consolider. Dans le même temps, j’ai contribué à créer Goupil avec mon frère, aujourd’hui racheté par Polaris. Ensuite, j’ai recréé ATN en partant d’Accès en 2016, mais on a eu des problèmes de fourniture notamment en mécano soudure. Je vendais partout mais on n’a pas pu produire. Aujourd’hui, je peux dire qu’il y a plus de 1 000 personnes qui travaillent dans des entreprises que j’ai créées. C’est déjà pas mal ».

LVE : Que retenez-vous de ces diverses expériences sur l’entrepreneuriat en France ?

D.D. : « J’aime bien le mouvement : ce que je préfère, c’est créer les projets, mais les faire ronronner après, c’est pas mon truc. Quand on monte une entreprise, on a une certitude : c’est qu’on va être embêté ! Mais on ne sait jamais où ni quand. Il faut aimer ça : c’est l’aventure moderne. On ne va pas à la conquête du château du voisi…