Entre perte d’autonomie fiscale depuis cinq ans et contribution à la réduction d’une dette publique dont elle se dit marginalement responsable, la collectivité voit l’effondrement post-covid des recettes perçues au titre des droits de mutation (-53 M€ en deux ans sur l’immobilier) : elle va les déplafonner pour les porter à 5 % (+0,5) comme le projet de loi de finances le lui permet.
Dans ce contexte tendu — et sans oublier le dossier de Beynac —, le budget 2025 devrait s’établir à 695 M€ avec des recettes à + 1,2 % (hors reprise du résultat antérieur). 552 M€ (+1,5 %) pour le fonctionnement, 109 M€ (-21,6 %) pour l’investissement, diminution due à la baisse de l’excédent capitalisé (-18 M€) et à celle du recours à l’emprunt (-10 M€). Les subventions d’investissement progressent de 3,50 M€ (politique de l’habitat). Soit un excédent de fonctionnement de 34 M€.
Côté dépenses, elles augmentent d’1,44 % avec, pour le fonctionnement, une enveloppe de 550 M€ (+4,2 %) dont 121,80 M€ (+3,18 %) pour le personnel, malgré les efforts de maîtrise (49 postes en moins l’an passé). Les dépenses à caractère social s’élèvent à 323,80 M€ (+2,4 %) avec, vieillissement de la population oblige, 9 660 bénéficiaires de l’APA à domicile (+ 30 % depuis 2022) et + 20 % d’allocation handicap depuis 2022. La collectivité verse 67 M€ d’allocations de solidarité (en 2024) et le Département assume toujours plus de prise en charge d’enfants placés sur décision de justice : 1 700 contre 700 il y a 10 ans.
Solidarité et proximité
La collectivité prévoit de baisser son recours à l’emprunt pour se laisser du champ à l’avenir. Un nouvel effort est engagé sur les charges à caractère général (31 M€, soit – 6,82 %), avec une diminution des subventions et participations de 4 % (baisse des aides aux tiers de 19 %). Priorité est donnée à la proximité, mais avec certains travaux décalés et des projets différés (révision du Plan pluriannuel d’investissement). Les solidarités humaines continuent de représenter 60 % du budget global.
Pour les solidarités territoriales, le Conseil départemental reste le premier investisseur public de Dordogne avec plus de 72 M€ de crédits, dont la moitié d’engagements pour des tiers : modernisation des routes (19 M€), maillage des services publics que sont les collèges (5 M€), Ehpad et centres de secours (21,40 M€ soit +3 %), centres de santé (bientôt Saint-Médard-de-Mussidan et Nontron), habitat (29 M€), fin du déploiement de la fibre (2,25 M€), soutien aux projets communaux et intercommunaux (8 M€).
Tout ceci sur fond de responsabilité environnementale (véloroutes, tourisme raisonné, repas étudiés dans les cantines des collèges, etc.). Enfin, même à moyens réduits, l’attractivité locale passe par le soutien au secteur associatif, sportif et culturel : une mutualisation renforcée devrait permettre de maintenir l’offre.