Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Des efforts et des valeurs à conjuguer

Le Département dessine ses orientations budgétaires "sans connaître la teneur exacte des mesures nationales qui les impacteront directement". Les élus se sont réunis lundi 17 février, avant le vote du budget primitif prévu du 24 au 27 mars.

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Entre perte d’autonomie fiscale depuis cinq ans et contribution à la réduction d’une dette publique dont elle se dit marginalement responsable, la collectivité voit l’effondrement post-covid des recettes perçues au titre des droits de mutation (-53 M€ en deux ans sur l’immobilier) : elle va les déplafonner pour les porter à 5 % (+0,5) comme le projet de loi de finances le lui permet.
Dans ce contexte tendu — et sans oublier le dossier de Beynac —, le budget 2025 devrait s’établir à 695 M€ avec des recettes à + 1,2 % (hors reprise du résultat antérieur). 552 M€ (+1,5 %) pour le fonctionnement, 109 M€ (-21,6 %) pour l’investissement, diminution due à la baisse de l’excédent capitalisé (-18 M€) et à celle du recours à l’emprunt (-10 M€). Les subventions d’investissement progressent de 3,50 M€ (politique de l’habitat). Soit un excédent de fonctionnement de 34 M€.
Côté dépenses, elles augmentent d’1,44 % avec, pour le fonctionnement, une enveloppe de 550 M€ (+4,2 %) dont 121,80 M€ (+3,18 %) pour le personnel, malgré les efforts de maîtrise (49 postes en moins l’an passé). Les dépenses à caractère social s’élèvent à 323,80 M€ (+2,4 %) avec, vieillissement de la population oblige, 9 660 bénéficiaires de l’APA à domicile (+ 30 % depuis 2022) et + 20 % d’allocation handicap depuis 2022. La collectivité verse 67 M€ d’allocations de solidarité (en 2024) et le Département assume toujours plus de prise en charge d’enfants placés sur décision de justice : 1 700 contre 700 il y a 10 ans.

Solidarité et proximité

La collectivité prévoit de baisser son recours à l’emprunt pour se laisser du champ à l’avenir. Un nouvel effort est engagé sur les charges à caractère général (31 M€, soit – 6,82 %), avec une diminution des subventions et participations de 4 % (baisse des aides aux tiers de 19 %). Priorité est donnée à la proximité, mais avec certains travaux décalés et des projets différés (révision du Plan pluriannuel d’investissement). Les solidarités humaines continuent de représenter 60 % du budget global.

Pour les solidarités territoriales, le Conseil départemental reste le premier investisseur public de Dordogne avec plus de 72 M€ de crédits, dont la moitié d’engagements pour des tiers : modernisation des routes (19 M€), maillage des services publics que sont les collèges (5 M€), Ehpad et centres de secours (21,40 M€ soit +3 %), centres de santé (bientôt Saint-Médard-de-Mussidan et Nontron), habitat (29 M€), fin du déploiement de la fibre (2,25 M€), soutien aux projets communaux et intercommunaux (8 M€).

Tout ceci sur fond de responsabilité environnementale (véloroutes, tourisme raisonné, repas étudiés dans les cantines des collèges, etc.). Enfin, même à moyens réduits, l’attractivité locale passe par le soutien au secteur associatif, sportif et culturel : une mutualisation renforcée devrait permettre de maintenir l’offre.