Certains sont sur le terrain, d’autres dans les bureaux mais aucun des 20 salariés d’Enerloop n’est installateur, investisseur ou mainteneur. Ingénieurs et commerciaux forment la solide équipe d’un bureau d’études qui, en tout juste cinq ans, s’est hissé parmi les incontournables du secteur photovoltaïque. À sa tête, Rémi Clève, président fondateur dont le prévisionnel était le bon : « Notre croissance est effectivement celle que nous avions espérée mais la vivre, c’est quand même quelque chose ». Si son siège est à Tarbes, la start-up, partie de rien, a des implantations à Biarritz, Bordeaux mais aussi Toulon, Montpellier et Grenoble. Elle affiche un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros, une réputation qui va de pair avec les projets complexes qu’elle a menés, un savoir-faire qui se diffuse à travers toutes les facettes de l’ingénierie et une branche R&D dynamique. Privés, publics mais surtout B2B, Enerloop accompagne ceux qui souhaitent monter une centrale solaire. Parmi ses clients, on retrouve Carrefour, Leclerc, des bailleurs sociaux, des industriels, des collectivités mais aussi des fonds d’investissement spécialisés dans les énergies renouvelables.
Créer des centrales solaires
Vendre de l’énergie, consommer de l’énergie verte, réduire sa facture, remplir l’obligation de solarisation des parkings : les raisons de créer une centrale solaire sont plus évidentes que la façon de s’y prendre. C’est là qu’Enerloop intervient et se charge de créer la structure photovoltaïque la mieux adaptée au projet et au site : « On n’a pas que le côté technique, on fait également des études de rentabilité par exemple, c’est souvent ce qui fait la différence ». Une réglementation que le staff d’Enerloop maîtrise aussi bien que les coûts, le montage financier ou juridique. En tant que maître d’œuvre, elle assure les demandes d’urbanisme et de raccordements ainsi que la construction de la documentation nécessaire aux entreprises de travaux : « Au départ on ne faisait que la partie électrique mais on a élargi pour être capable de tout gérer, les terrassements, le VRD, les tranchées, les fondations et la structure ». Du clé en main qui fait d’Enerloop un vrai architecte du photovoltaïque.
Les pionniers de l’autoconsommation collective
Le domaine connaît pourtant quelques turbulences car si Enedis annonce une année 2024 record avec près de 47 000 nouvelles installations en Occitanie, février 2025 a été pour les professionnels du secteur une vraie douche froide. Le gouvernement a en effet présenté une refonte des tarifs qui induit une nouvelle baisse de la prime à l’investissement. Un coup dur auquel s’ajoute une division par trois du tarif de rachat du surplus d’électricité : « De fait, beaucoup se tournent vers nous pour savoir comment faire de l’autoconsommation collective pour les privés. C’est quelque chose qu’on maîtrise, que ce soit pour un producteur industriel, agriculteur ou commercial », assure Rémi Clève. Parce qu’en matière d’autoconsommation collective, l’entreprise de Tarbes a une vraie longueur d’avance et ce, grâce à sa branche R&D de trois salariés.

© Enerloop
L’énergie se renouvelle
Deux innovations marquent l’histoire d’Enerloop, une commercialisée en 2023 et qui s’exprime aujourd’hui à travers 140 toitures HLM en tiers investissement : « Les bailleurs sociaux les mettent à disposition. Sans avancer d’argent, l’opération leur rapporte grâce à un investisseur qui y installe une centrale photovoltaïque et revend l’énergie au réseau ». Un modèle existant sur les grandes toitures, revu et adapté par Enerloop sur celles de 50 à 200 m2. Cette avancée a servi de base à la seconde innovation : faire de cette énergie non plus une simple source d’économies pour le locataire mais aussi une source de revenus. L’opération est lancée avec un bailleur social du Sud-Est et ce sur 40 bâtiments en autoconsommation collective dynamique.
Économies et rémunération
Avec une énergie gérée heure par heure, « la flexibilité rémunérée pour les locataires » est possible grâce au réseau intelligent. Via une application, le locataire est informé par notification des baisses d’énergie et cela lui permet de baisser sa consommation. Une économie doublée d’une vraie rémunération : « Je parle souvent du BlaBlaCar de l’énergie, c’est le concept de l’énergie partagée où on va accepter de modifier ses habitudes de consommation pour gagner quelques euros. Par an, on arrive à une somme entre 80 et 100 euros ». Le projet fera office d’expérimentation puisqu’il sera étudié durant les trois prochaines années. Enerloop n’est pas qu’une pro de l’énergie, elle en regorge.
Nous faisons également des études de rentabilité, c’est souvent ce qui fait la différence