Cette décision fait suite à une injonction du Conseil d’État, qui a conduit le gouvernement à interdire certaines pratiques de pêche du 22 janvier au 20 février pour les années 2024 à 2026 (jusqu’au 25 février en 2025). Cette interdiction, étendue aux navires étrangers et confirmée par la Commission européenne, a laissé plus de 300 navires à quai (chalutiers, fileyeurs et senneurs de plus de 8 mètres), aggravant la situation d’un secteur déjà fragilisé.
51 bateaux du port de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure sont ainsi restés à quai en février 2024, durant une période importante pour la sardine, la sole et le bar. Le manque à gagner a représenté entre 30 et 35 % de leur chiffre d’affaires annuel, selon Serge Larzabal, président du comité interdépartemental des pêches maritimes des Pyrénées-Atlantiques et des Landes. Pour la criée de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure, qui a continué son activité, cet arrêt a représenté une perte nette de 120 000 euros (à relativiser comparé à son chiffre d’affaires de 2023, qui s’élevait à 26,3 millions d’euros).
Face à la colère des pêcheurs et aux impacts économiques, la commission des affaires économiques du Sénat cherche des alternatives pour protéger les cétacés tout en soutenant les professionnels de la pêche. Les rapporteurs rencontreront des pêcheurs, des services déconcentrés de l’État, des élus locaux et des scientifiques de l’Ifremer et du CNRS en février 2025 pour évaluer les difficultés et proposer des solutions.
La mission rendra ses conclusions en mars 2025, avec l’objectif de rouvrir la pêche dès 2027. Les sénateurs soulignent déjà la nécessité de moderniser la flotte et d’équiper les navires de dispositifs d’effarouchement pour réduire les captures accidentelles de cétacés. Ils insistent également sur l’importance de soutenir l’économie littorale, fortement dépendante de la pêche.
En savoir plus sur le site web du Sénat : Fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne : lancement d’une mission d’information transpartisane | Sénat