Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

GreenEthic : plus verte l’IT

Spécialiste de la gestion responsable des parcs informatiques, la société GreenEthic, basée à Balma, veut réduire l’impact carbone – et financier – des outils numériques utilisés dans les entreprises. Créée en 2017, l'entreprise souhaite passer un nouveau cap, et cherche pour ce faire à lever 3 millions d’euros.

Emmanuel Rousseau © Adrien Nowak - La Vie Economique

« En 2040, la quantité de gaz à effet de serre produite par les outils digitaux sera supérieure à celle émise par les secteurs de l’automobile et de l’aviation réunis », affirme Emmanuel Rousseau. Pour le président et cofondateur de GreenEthic, il y a urgence à agir. « Avec Delphine Specht (cofondatrice et directrice générale de GreenEthic, NDLR), nous avons dans nos carrières respectives géré pendant plus de 10 ans des parcs informatiques : plus de 200 000 postes pour 250 millions d’euros de projets. Et ce qui nous a souvent interpellés, c’est la surconsommation d’IT ! », se souvient le président. Selon ses chiffres, une entreprise possède au moins 1,5 PC et 1,3 smartphone par personne.

Location, évaluation et gestion de fin de vie

Face à ce constat, Emmanuel et Delphine décident de voler de leurs propres ailes et de créer leur propre société en 2017. Objectif : proposer avec GreenEthic – un nom éloquent – une solution de gestion responsable du numérique. Concrètement, la société de 24 ETP basée à Balma, au nord de Toulouse, articule son activité autour de trois axes : la location de matériel (PC, smartphones, outils industriels digitaux) à durée d’usage libre, la mise à disposition d’une plateforme (Colibris) en mode Saas (abonnement de 500 à 5 000 euros/mois) pour mesurer la performance économique et environnementale de la bonne gestion du parc informatique, et la gestion de fin de vie du matériel.

Si le matériel est encore en état de fonctionner mais n’a plus de valeur marchande, GreenEthic en fait don à des associations ou à des établissements scolaires

Reconditionner

Lorsqu’un client veut se débarrasser de son parc informatique, GreenEthic se charge de réparer et de reconditionner le matériel dans son usine implantée dans le quartier Borderouge à Toulouse. « Nos clients ont tout intérêt à prendre soin de leurs outils et à ne pas les perdre car nous leur rétrocédons 50 % du prix de revente du matériel reconditionné », explique Emmanuel Rousseau, fervent défenseur des cercles vertueux. Le matériel est effectivement revendu, soit aux salariés des entreprises clientes, soit à des particuliers, ou encore à des collectivités. « Avec la loi REEN, les acteurs publics doivent réduire l’impact environnemental du numérique, à travers notamment le recours au matériel reconditionné », rappelle Emmanuel Rousseau.

Des clients de renom

Depuis son lancement, l’entreprise a connu une croissance remarquable, passant de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et 8 clients en 2019, à 27 millions d’euros et 15 clients en 2023. « Nous gérons un parc d’environ 50 000 PC et autant de smartphones ». GreenEthic accompagne ainsi de grands noms tels que Capgemini, Latécoère, le CHU de Rouen, Aftral, le groupe Parera, le groupe Nicollin ou encore Spie. « Selon le directeur général de Spie, depuis que le groupe fait appel à GreenEthic, il achète 1 000 PC de moins, économise 1 million d’euros et réduit ses émissions de GES de 300 tonnes chaque année », se félicite Emmanuel Rousseau.

L’entreprise vise 100 millions de CA en 2028 !

Déploiement à l’international

Forte de ces résultats, la jeune entreprise veut voir plus loin et accélérer son développement. Déjà présente à Toulouse (son siège), Lille et Paris, la société, qui a ouvert une antenne à Valence, en Espagne, début 2024, ambitionne de se déployer à Nantes et Lyon dès 2024. En 2025-2026, elle souhaite également ouvrir les marchés italiens et allemands. « Nous prévoyons en parallèle une opération de croissance externe dans les prochains mois », confie Emmanuel Rousseau. Pour atteindre ces objectifs, GreenEthic cherche actuellement à lever 3 millions d’euros. « Nous espérons finaliser l’opération d’ici à la fin juillet. 60 % seront consacrés à nos nouvelles implantations, 30 % au marketing et à la communication et 10 % au développement et à l’innovation, pour améliorer encore notre plateforme Colibris ». Il s’agira pour l’entreprise de sa deuxième levée de fonds, après les 500 000 euros obtenus fin 2021 pour réinternaliser le développement de l’application Colibris.

100 millions d’euros de CA en 2028

Le marché de l’IT représente 10 milliards d’euros en France, dont la moitié occupée par le système de la location. GreenEthic souhaite prendre sa part. « Nous sommes déjà dans le top 20 des acteurs français du secteur », affirme Emmanuel Rousseau. Mais le dirigeant voit plus grand : GreenEthic affiche en effet une roadmap ambitieuse. Elle vise ainsi 50 clients pour 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, 150 clients et 75 millions d’euros en 2026, puis 100 millions d’euros pour 250 clients répartis dans l’Europe en 2028 !