Préparées par les apprentis, les galettes étaient parfaites mais les boulangers pétris d’inquiétudes. Lors de la traditionnelle présentation des vœux, les représentants de la Fédération de boulangerie des Hautes-Pyrénées n’en avaient qu’un : tenir. « Le contexte est tendu, le Covid avait déjà fragilisé la profession, avec les matières premières qui ont flambé jusqu’à 30 % pour certaines et maintenant l’énergie qui plombe sérieusement les entreprises, c’est très difficile », constate Alain Gallès, le président.
SITUATION PÉRILLEUSE
Sur les 116 professionnels que compte le département, deux situés à Madiran et Tournay sont d’ores et déjà dans une situation périlleuse selon la Chambre des Métiers. « Toutes ne se sont pas encore signalées. Aujourd’hui, un boulanger de Bagnères-de-Bigorre vient de fermer définitivement son entreprise. On ne sait pas encore si c’est lié. Pour l’instant on est à l’écoute et prêts à intervenir.» Les solutions apportées par Emmanuel Macron suscitent autant d’espoirs que d’inconnues, selon Alain Gallès, notamment dans la démarche « pour pouvoir bénéficier des aides annoncées » : « Même s’il y a des reports de charges, ça reste un crédit et il faut pouvoir l’assumer ».
SOUTIEN DU DÉPARTEMENT
Accueillie dans les locaux du Département, la Fédération a trouvé en Michel Pélieu, son président, un soutien qu’il affirme total : « Nous sommes aux côtés des boulangers, évidemment que nous sommes entièrement solidaires avec les craintes que vous exprimez ». Sur le volet énergétique, le président s’est montré particulièrement virulent : « Rien ne légitimise aujourd’hui que le prix du mégawatt ait explosé dans de telles proportions. En matière d’énergie électrique, on devrait être les rois du pétrole. On avait la capacité de produire à bon prix, on a connu pendant longtemps une entreprise nationale comme EDF mais dès lors qu’on est rentrés dans ce dispositif européen pour soi-disant faire baisser les prix, ils ont été multipliés par dix. Ça pèse sur tous les corps de métier ». S’il a affirmé sa volonté de « se battre pour obtenir une remise en cause de tout ça », il s’est également exprimé sur les énergies renouvelables produites dans les Hautes-Pyrénées : « Tant pour le photovoltaïque que les centrales hydroélectriques dans nos fonds de nos vallées, rien ne justifie que le mégawatt produit à 70 € soit revendu jusqu’à 1000 € ».
