La Vie Economique : Comment imaginez-vous Toulouse en 2030 ?
Jean-Luc Moudenc : « La ville devra avoir consolidé ses atouts. Toulouse est une terre d’excellence. Dans les domaines de l’aéronautique et du spatial, notre situation est enviable. Airbus détient une part de marché inédite face à Boeing, le carnet de commande est plein pour la décennie qui vient. Mais attention à ne pas faire l’erreur de se croire arrivés. C’est un combat de tous les jours pour que Toulouse reste leader dans ces domaines.
En 2030, Toulouse dépassera les 550 000 habitants si on suit les projections de l’Insee. Nous ne devons pas seulement être une terre de croissance quantitative mais surtout qualitative. Cela signifie que la ville doit réussir sa transformation écologique, avec le développement de transports alternatifs. Le défi de la mobilité est crucial pour l’avenir de Toulouse. »
LVE : C’est cette réflexion qui a motivé la 3e ligne de métro et l’arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux ?
JLM : « Toulouse est une ville embouteillée et cela n’est pas supportable pour ses habitants. La ligne C du métro, prévue fin 2028, va retirer 90 000 véhicules par jour de la circulation. C’est le plus gros investissement dans les transports en France hors Grand Paris. Quant à la LGV, prévue pour 2032, c’est un chantier qu’on attend depuis 30 ans ! Enfin, les travaux vont débuter à la fin d’année et cela va rapprocher Toulouse à 3h de Paris mais aussi à 1h de Bordeaux. Quand deux métropoles de cette taille sont si proches, elles doivent travailler ensemble. Voilà pourquoi je milite pour un rapprochement avec Bordeaux. Nous devons renouer le dialogue et envisager des coopérations. »