Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

La Mongie, 4 étoiles dans la nuit

Après 2 ans de travaux, l’hôtel La Voie Lactée a enfin ouvert ses portes à La Mongie. Des prestations haut-de- gamme, un esprit écoresponsable privilégiant le local, une déco vintage : à 100 mètres des téléphériques, l’établissement confirme le réveil de la station.

La Mongie

© D. R.

On la qualifie souvent de belle endormie mais lorsque La Mongie se réveille, c’est en ouvrant les yeux sur la Voie lactée. Alors évidemment, ils sont pleins d’étoiles, quatre précisément, ce sont celles de la certification en cours de l’hôtel qui a, enfin, ouvert ses portes le 26 janvier. Après quelques retards pris sur les travaux et l’aval de la commission de sécurité, c’est un tout nouveau bâtiment qui accueille les touristes. Au cœur du village, dans un paysage grandiose, à 100 mètres des pistes mais aussi du téléphérique du pic du Midi, 20 chambres et des prestations haut-de-gamme viennent étoffer l’offre de la station. Bains nordiques sur la terrasse, avec vue sur les montagnes, un sauna, une salle de sport, un espace bien-être avec tisanerie, entre cocon douillet et splendide étape, la Voie lactée illumine ce bel univers.

UN HÔTEL DANS LES ANNÉES 60

L’histoire de l’hôtel ne débute pourtant pas en 2023 mais dans les années 60. Il s’appelait alors « la Crête blanche ». Pour Philippe Dours et son épouse Nathalie, des Tarbais passionnés de ski, la reprise s’est profilée comme une évidence : « C’est une station qui nous est très chère et qu’on apprécie énormément. Quand l’hôtel a été mis en vente, on râlait parce que c’est un peu compliqué de se loger à La Mongie et on craignait que le bâtiment finisse encore en immeuble d’habitation. Donc on s’est dit qu’on allait se lancer ». Si le couple vit sur la Côte basque et est désormais spécialisé dans la promotion immobilière, il est loin d’être un inconnu dans le département et même au-delà. Durant des décennies, « Dours » était l’adresse incontournable pour tous les automobilistes et leurs pneus.

La Mongie

Philippe et Nathalie Dours ont ouvert l’hôtel 4 étoiles la Voie lactée, à La Mongie © D. R.

UN NOM MYTHIQUE DU PNEU

L’épopée dans les pneumatiques est désormais derrière Philippe mais elle représente une grande partie de sa carrière professionnelle : « J’ai repris l’affaire de mon père il y a 30 ans, on avait deux points de vente à Tarbes, on a fini avec douze dans le 65, le 64 et le 40. Mon père avait été membre fondateur d’un réseau qui s’appelait Point S à l’époque, Michelin nous a demandé de rentrer dans la franchise Euromaster et on est devenu le plus gros franchisé avec 120 personnes… C’était un peu compliqué parce qu’on avait tout axé sur le service dans la distribution du pneu. Le groupe nous a incités à revendre à Euromaster, il y a dix ans et c’est ce qu’on a fait ». Un virage parfaitement négocié qui permet au couple de s’investir dans l’immobilier, une de leur passion : « On est marchands de biens, on achète des vieilles maisons qu’on garde dans leurs jus, on les rénove entièrement, on ne les rase pas pour faire des immeubles ».

L’ESPRIT VINTAGE PRÉSERVÉ

Le coup de foudre pour cet hôtel des années 60-70 était presque inévitable. La décoration, assurée par Nathalie, est un écho de cette époque et elle a elle- même chiné la plupart du mobilier auprès des antiquaires de la région durant près de deux ans. On retrouve un esprit librement inspiré autour du graphisme des meubles vintages et même des pièces de la pionnière du design moderne Charlotte Perriand qui donnent un caractère unique aux chambres. Ils s’inscrivent dans une démarche écoresponsable et locale revendiquée par les nouveaux propriétaires : « Les plaids sont faits dans la vallée de Luz, la literie est 100 % française, le café vient d’un torréfacteur de Bagnères-de-Bigorre, la bière de la vallée de Neste, le soir on fera des petites planches pour grignoter, là encore on a privilégié les producteurs du département ». Foie gras, porc noir, houmous aux haricots tarbais, miel de la Séoube et confitures du petit- déjeuner, c’est toute la gastronomie des Hautes- Pyrénées qui se savoure. Un choix responsable qui se retrouve jusqu’à la pellicule plastique placée sous les vasques des salles de bains : elle est fabriquée par une association de Bayonne qui récupère et transforme les déchets plastiques des plages.

L’établissement sera ouvert 6 mois dans l’année grâce notamment au tourisme lié au cyclisme

4,5 MILLIONS D’EUROS INVESTIS ET 8 EMPLOIS CRÉÉS

Près de deux ans de travaux et un investissement total de 4,5 millions d’euros, gonflé notamment par l’explosion du coût des matières premières, la Voie lactée est enfin une réalité. L’exploitation ne s’arrêtera pas au printemps et c’est bien six mois dans l’année que l’établissement sera ouvert, grâce notamment au tourisme lié au cyclisme, si intense dans cette partie du département où trônent les cols du Tourmalet et d’Aspin. Un garage à vélos a d’ailleurs été aménagé pour et entre avril et juin, une salle de yoga ainsi que de séminaires devraient compléter l’offre. « On a embauché huit personnes, on sera donc une équipe de dix mais aussi des sous-traitants pour les massages par exemple. »

La Mongie

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NOUVEL ÉLAN À LA MONGIE

Dans une station en pleine évolution, Philippe et Nathalie Dours comptent bien être acteurs de ce nouvel élan : « On avait vraiment envie de participer au développement de La Mongie. Nous amenons notre petit caillou à ce diamant, c’est quand même la plus grande station des Pyrénées. Il y avait une dizaine d’hôtels dans les années 80, il n’en reste que deux, le nôtre et celui de la Mandia. Il y a une nouvelle dynamique, des commerces qui ouvrent, des projets pour le vélo, c’est très positif ». Dans le cadre d’un vaste programme de réhabilitation urbain porté par la ville de Bagnères-de-Bigorre, La Mongie s’est d’ailleurs vue doter d’un investissement de plus de 26 millions d’euros sur 11 ans, un choix fort qui confirme le réveil de la belle endormie… qui partage désormais ses nuits.