C’est en toute délicatesse que LDI a choisi de faire sa place sur le marché ultra-concurrentiel de la pharmatech. Une philosophie qui est devenue la marque de fabrique de la petite société créée en 2012 à Lourdes par Cédric Lambert et Stéphanie Armau. Elle s’est rapidement distinguée avec des solutions de transfert aseptiques, le Steripass® et sa gamme de sacs adaptés, Stériflex®. Des innovations destinées au secteur de l’industrie pharmaceutique mais aussi hospitalier, simples dans leur utilisation, volontairement accessibles à l’achat et facilement intégrées dans le quotidien… Autant d’atouts qui ont assuré un succès qui ne cesse de s’étendre, en France mais aussi dans une vingtaine de pays étrangers.
Le dosage des préparations injectables
C’est pourtant l’heure du retour aux sources pour ces entrepreneurs qui misent désormais sur l’outil qui avait initié l’aventure de LDI, le Cytocontrol®. Il y a une douzaine d’années, celui qui n’était alors qu’un prototype avait vu son destin mis en suspens et jamais industrialisé : « On l’avait développé à la demande de l’Institut Curie qui en avait exprimé le besoin mais on l’avait laissé en dormance parce qu’à l’époque, la digitalisation des hôpitaux n’était pas vraiment idéale ». Destiné à sécuriser le bon dosage des préparations injectables, comme la chimiothérapie, les collyres ou la morphine, le principe correspondait pourtant à un réel manque et en le découvrant, les établissements n’ont cessé de contacter LDI pour en être équipés à leur tour : « Comme le business restait stable sur les solutions de transferts, ça nous a incités à le produire mais aussi le perfectionner ».
Un prototype perfectionné
À poser sur l’espace de travail ou dans sa nouvelle version à suspendre, le Cytocontrol® nouvelle version est aussi ergonomique que précis. Il s’adapte aux environnements spécifiques, résiste aux produits de stérilisation ou de nettoyage tout en assurant un suivi ultra-précis des données puisque compatible avec tous les logiciels de prescription. Autant de points qui, encore une fois, en font un outil simple mais pratique : « La majorité des hôpitaux ont une pharmacie conventionnelle qui distribue des produits mais ils ont également une partie de production où des dosages sont préparés. C’est réalisé dans des postes entièrement protégés, fermés et stérilisés ». Le Cytocontrol® facilite ces préparations en contrôlant le dosage et chaque étape. Son perfectionnement légèrement retardé par le contexte géopolitique et la pénurie de cartes électroniques a nécessité un recentrage et 90 % des process sont désormais assurés par LDI. De l’ophtalmologie aux services oncologiques, les demandes sont multiples et malgré son lancement très récent, une cinquantaine de pièces assurent déjà 200 000 chimios contrôlées en France. Un succès qui laisse entendre le doublement des effectifs s’il se confirme et s’inscrit dans la volonté de booster les exportations.
La création d’une filiale américaine est envisagée pour la fin d’année 2024
Prix Export Marco Polo
Dans cette conquête du marché mondial, l’entreprise bénéficie d’un véritable coup de pouce puisque depuis mi-mai elle est officiellement lauréate du prix Export Marco Polo qui récompense chaque année les PME et PMI en les aidant à se développer au-delà des frontières. Un soutien qui comprend un financement ciblé et la mise à disposition d’un étudiant en commerce international. C’est dans ce cadre que LDI vit au rythme de New York et d’Angela depuis quelques jours, installée à Brooklyn pour faire découvrir les gammes de produits. Une prospection de trois mois qui s’avère une vraie opportunité pour Cédric Lambert : « Via nos partenaires, nos produits sont déjà installés aux États-Unis dans une quinzaine d’hôpitaux. On veut nous-mêmes aborder ce marché depuis un moment même si l’investissement est conséquent. Il est parfait pour le Cytocontrol® ».
Une filiale américaine en vue
Suivant les fruits de cette prospection, la création d’une filiale américaine est même envisagée en fin d’année, son emplacement sera au cœur de la côte Est, idéale pour son intense activité pharma et les universités de recherche qui s’y trouvent… dont Yale qui utilise déjà les innovations de LDI. Une voie de développement logique pour une entreprise dont la réussite a été assurée par le bouche-à-oreille. Serein et fidèle à son approche du milieu médical, Cédric Lambert ne compte pas changer sa vision : « Notre ADN est de comprendre comment les professionnels de la santé travaillent et comment on peut adapter nos solutions. Certains process sont dictés par le médical, nous ne sommes que des industriels, pas des docteurs mais des techniciens ».
LDI en chiffres
13 salariés
CA de 1,4 million d’euros, en hausse de 17 % cette année
420 Steripass® installées dans 20 pays et 21 000 sacs Stériflex® consommés en 2024
4 thèses écrites sur les produits LDI