La Vie Economique : Comment est né le groupe Idoane ?
Isabelle Ollivier : « C’est un groupe issu de la rencontre de professionnels de la même famille juridique et judiciaire (classement des professions libérales) sur les sujets spécifiques du droit des affaires, de la transmission d’entreprises et de l’ingénierie patrimoniale. Nous nous croisions régulièrement sur des dossiers et nous avons constaté que cet échange fonctionnait. Les clients appréciaient de dialoguer avec plusieurs spécialistes en droit des sociétés/fiscalité, réunis au même moment.
LVE : Pour quels types d’opérations la réunion de divers métiers était-elle pertinente ?
I. O. : « Essentiellement pour des opérations de transmission d’entreprises, de restructurations de sociétés ou bien des opérations immobilières. Mais également concernant les conséquences fiscales attachées aux opérations mises en œuvre par d’autres professionnels dès lors que le cabinet traite des sujets de fiscalité des particuliers et des sociétés. »
LVE : Combien êtes-vous aujourd’hui ?
I. O. : « Le groupe en lui-même rassemble une cinquantaine de personnes dont huit associés et des collaborateurs répartis sur trois départements : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Landes. Le cabinet d’avocats historique est à Pau avec un second bureau à Biarritz. »
Nous développons des partenariats avec des cabinets espagnols pour répondre aux attentes des entreprises du Bassin de l’Adour
Bureaux de Pau ©Eric Traversié
LVE : Qui sont vos clients ?
I. O. : « Nous conseillons vraiment toutes les typologies d’entreprises et de dirigeants, mais nous remarquons que les flux de dossiers interviennent par thématiques. Par exemple, ces dernières années, le cabinet est intervenu sur de nombreuses restructurations et cessions de cliniques vétérinaires alors qu’auparavant les professionnels libéraux ne réalisaient que peu d’opérations en cours de vie sociale et ne se faisaient pas « racheter » par des groupes importants. Il en est de même pour des laboratoires d’analyses médicales. De multiples regroupements sont intervenus dans l’aéronautique et l’industrie en général car les donneurs d’ordre souhaitaient travailler avec des entreprises plus importantes et mieux structurées. Nous intervenons enfin dans les activités de services et le secteur des transports routiers et de la logistique, lesquels dépendent beaucoup de la consommation des ménages et du contexte économique et financier. Notre activité est finalement rythmée par la conjoncture. Quelle que soit la période, l’activité traditionnelle du conseil en droit des sociétés/fiscalité et les opérations de transmission d’entreprise intrafamiliale génèrent une partie importante d’activité de conseils au sein du groupe Idoane. En complément, nous développons des partenariats avec des cabinets espagnols pour répondre aux attentes des entreprises du Bassin de l’Adour et leurs activités transfrontalières. »
LVE : Qu’observez-vous aujourd’hui comme flux économiques sectoriels ?
I. O. : « Après trois années marquées par un volume particulièrement important d’opérations de cessions et de restructurations réalisées avec des valorisations considérables, nous observons un ralentissement. Le contexte inflationniste et la hausse des taux d’intérêts sont très certainement liés à ce fléchissement. Nous ressentons une plus grande retenue dans les financements accordés par les banques. C’est un contexte national puisque nos confrères l’observent également un peu partout en France. »
LVE : Et quelles conséquences pour votre activité ?
I. O. :« Comme indiqué ci-avant, nous avons un volume d’activité encore important car nous traitons d’assez nombreuses restructurations familiales peu impactées par le contexte économique. Il y a beaucoup de choses à faire en matière de transmission d’entreprises (et de préparation à la transmission) dans nos beaux départements du Sud-ouest et plus particulièrement du Bassin de l’Adour. »
Après trois années marquées par un volume particulièrement important d’opérations de cessions et de restructurations réalisées avec des valorisations considérables, nous observons un ralentissement
© Eric Traversié
LVE : Pour quelle raison avez-vous fusionné avec le cabinet de Chantal Hiriart et de Nicole Legrand fin 2022 ?
I. O. : « Nous partagions historiquement les mêmes locaux à Billère et nous travaillions ensemble depuis 17 ans dans les mêmes domaines d’activité. Lorsque nous avons déménagé dans nos bureaux de la rue de Navarre à Pau, ce cabinet nous a suivi avec une logique de regroupement dès lors que Chantal Hiriart-Gianesini prendrait sa retraite. La fusion s’est donc finalisée fin 2022 et Nicole Legrand et ses équipes font désormais pleinement partie du Groupe Idoane. Nicole Legrand intervient sur l’ensemble des domaines de compétence du Groupe. »
LVE : Si vous en connaissez, quelles sont vos difficultés actuelles ?
I. O. : « Nous rencontrons des difficultés de recrutement auxquelles nous n’étions pas confrontés il y a quelques années mais que nous touchions du doigt via celles de nos clients. Nous avions recruté sans difficulté jusqu’à l’épidémie de Covid-19. Dans un contexte où le processus d’embauche, mais également de fidélisation des collaborateurs, est complexe, nous sommes toujours en recherche de profils intéressants pour compléter nos équipes. Cela étant, nos équipes historiques sont toujours à nos côtés et pleinement impliquées. Nous n’avons pas véritablement d’explications sur ce changement. »
LVE : Quels sont vos projets de développement ?
I. O. : « La priorité est de poursuivre dans de bonnes conditions l’activité en droit des sociétés/fiscalité du cabinet que nous avons repris dans le cadre de la fusion et d’accueillir sa clientèle. Nous avons ensuite un projet de développement du cabinet d’avocats sur les Hautes-Pyrénées avec la création d’un bureau à Saint-Lary-Soulan. Nous poursuivons également la sensibilisation des équipes du Groupe Idoane pour une gestion contemporaine des dossiers et une approche « zéro papier. »
