Sur le terreau fertile de ce que Ciné Passion a mis en œuvre en Dordogne pour la diffusion et la connaissance du cinéma grâce à l’équipe polyvalente animée par Rafael Maestro, le Département a fait pousser en 2004 le bureau d’accueil des tournages (ex-commission du film), un concept américain arrivé par la Côte d’Azur, dans les années 1980, avant de se développer : celui du Périgord est l’un des plus actifs parmi les 40 ouverts en France.
Tout a commencé par une rencontre, lorsque Thierry Bordes a choisi de s’installer en Dordogne après une carrière parisienne. Ce diplômé de la Fémis s’est présenté à Ciné Passion au moment où le directeur songeait lui aussi à ce potentiel, « l’un des nombreux papiers glissés dans ma boîte à idées ». Ensemble, ils ont joué gros sur un premier tournage, déterminant pour la suite : « nous avons agi sans en parler à ceux que nous avions sollicité pour créer le bureau d’accueil et qui sont devenus nos partenaires ». C’était pour le télé-film Le Sang des fraises, de Manuel Poirier, dans la région de Vergt, en 2006. « On a tout fait pour aider la production, on a pris le risque, on a organisé la projection ici, à Saint-Astier, et le président du Département a dit OK. » Ce numéro zéro a montré que c’était possible. Et dans cette dynamique, un fonds de soutien a rapidement été créé.
« Pour 1 euro investi par le Département sur un film, la production dépense 4 à 8 euros sur place. Pour des productions internationales, cela peut aller au-delà. Pour Ridley Scott, on parle de 11 millions d’euros en Dordogne. » Benoît Secrestat
RESTER ACCESSIBLE
Même si tous deux sont passionnés de cinéma et d’art en général, ils se placent ici avant tout dans une relation économique, pourtant en aucun cas contractuelle.
« Nous ne signons rien, la parole donnée compte, et notre prestation est gratuite. » Ce sont ensuite les productions qui contractualisent avec des opérateurs locaux grâce à la mise en relation afin que la valeur ajoutée d’une œuvre artistique se déploie sur l’ensemble du département. « Quand je place un technicien professionnel intermittent ou un figurant bénévole, quand je mets en relation un château et une production, les retombées financières profitent au département. » Ce capital dont parle Thierry Bordes n’est pas délocalisable.

De g. à d. : Thierry Bordes, Rafael Maestro, Fanny Petit Van-Tornhout et une partie des douze membres de l’équipe de Ciné Passion ©Loïc Mazalrey
Hôtellerie, restauration, prestations, embauches locales, lieux, le bureau veille à répartir les retombées économiques.
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