Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Les 20 ans du Groupement d’Employeurs

Lorsqu’en 2000, Monique Gauthier prend la direction du Groupement des Employeurs Val de Garonne, imagine-t-elle que 20 ans plus tard cette structure qui a démontré son efficacité couvrirait le Lot-et-Garonne et la Gironde et qu’elle représenterait 300 entreprises adhérentes et 450 salariés. Entretien avec cette femme de dossiers passionnée et obstinée qui, sans jamais faiblir, a su faire bouger les lignes !

LA VIE ECONOMIQUE : Qui êtes-vous Monique Gauthier ?

Monique Gauthier : « Une Auvergnate d’abord ! J’en tire les qualités que vous m’attribuez. Diplômée d’économie, je suis devenue lot-et-garonnaise par mon mariage. En 1999, l’on me demande de mettre en place un groupement d’employeurs en Lot-et-Garonne. Il n’y en avait jamais eu et les deux études réalisées n’avaient pas abouti ! Nous étions condamnés à réussir ! Ce nouveau challenge m’allait très bien. Je m’y inscris avec une équipe de chefs d’entreprises qui me font confiance, Jean Michel Favreto alors directeur du Cadram de Marmande, Alain Dureau PDG de MCTM, Gilbert Weck PDG de la société IsowecK, Michel Averseng président de Vega et Jean Bernard Maron alors PDG de la société Arici. »

Les entreprises y trouvent leur compte avec la bonne compétence au juste prix

LVE : Vous avez été décorée en 2013 de l’Ordre National du Mérite pour tous vos travaux. Quel sentiment ?

G. : « Ce fut inattendu mais un grand moment ! »

LVE : Revenons au groupement d’employeurs Val de Garonne. « Vous vivez trop ce groupement pour ne pas réussir », vous a dit en 2003 Jean-Bernard Maron, PDG d’Arici. Quelles étaient alors vos ambitions ?

G. : « Réussir là où d’autres avaient échoué avant moi, mais c’était aussi l’ambition des présidents Favretto, Weck, Dureau, Sealelli (actuel président depuis 2 ans). Créé en 2000 après un travail sur le terrain mené par l’agence locale de la CCI, le GE avait pour objectif de mettre des salariés qualifiés à la disposition des entre- prises adhérentes (au nombre de 30 alors) pour des interventions longues. Il n’y avait pas alors de GE multisectoriel en Lot-et-Garonne et les entreprises avaient des difficultés à garder leurs salariés sur les postes stratégiques car elles ne pouvaient leur proposer un CDI mais des contrats saisonniers de 8 mois. Très vite, le constat s’est imposé : on répondait aux besoins à la fois des employeurs et des demandeurs d’emploi.

Les entreprises y trouvaient leur compte car c’est elles qui avaient la main sur tout, la bonne compétence au juste prix et en plus, c’est le GE qui s’occupait de tout : de la sélection, du contrat de travail, de la paie… Nous avons ensuite dupliqué le concept à Villeneuve-sur-Lot puis à Agen. Et depuis 3 ans, le GE 47 s’est développé en Sud-Gironde à Roaillan près de Langon où il regroupe 60 entreprises : il est ainsi devenu le GE 47 33. »

LVE : Vous affichez aujourd’hui 20 ans de partage de compétences, de rencontres, de conseils, de formations, de recrutements, de gestion des formalités RH… Quels sont les chiffres clés du GE 47 33 au cours de cette période et aujourd’hui ?

G. : « 1 889 salariés ont travaillé au GE au cœur de 375 entreprises adhérentes. Aujourd’hui, le GE affiche 300 entreprises adhérentes qui emploient 9 000 salariés, dont 450 au sein du GE 47 33, plus 8 millions d’euros de CA en totale autonomie financière. »

LVE : Plus précisément, quelles actions avez-vous mené depuis 20 ans ?

G. : Implanté dans son territoire, le GE a multiplié des initiatives adaptées : 280 Contrats en alternance (apprentissage et de professionnalisation) ; Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPECT) ; Action de Formation en Situation de Travail (AFEST) ; CQP cultures légumières ; Action de Développement de l’emploi et des Compétences (ADEC) ; ouverture de 2 BTS ; action de Formation Continue ; Plan de formation mutualisé auprès des entreprises adhérentes. En 2014, le GE a initié sa propre société de travail temporaire pour les missions de courte durée nommée BOSS47 avec un objectif clairement affiché : pas de spéculation sur les métiers en tension, pas de spéculation sur les volumes. Créé par, pour et aux services des entre- prises comme le GE ! »

Quand une structure dure aussi longtemps et se développe autant, c’est qu’elle répond forcément aux besoins des entreprises

LVE : Vous privilégiez les partenariats locaux. Qui sont vos partenaires ?

G. : « Seul on ne fait rien, nous avons des partenariats nombreux. Deux conventions de partenariat ont été signées avec Pôle emploi pour définir le partenariat GE/ Pôle emploi. À noter : convention avec STR47, adhésion au MEDEF, partenariat avec divers centres de formation, festival Garorock, Banque Populaire Occitanie, Journal Sud Ouest, EPHAD Domus Saint-Exupéry, Stade Langonnais Rugby, Table Dartialh Marmande, Rugby Villeneuve-sur-Lot. Les centres de formation, CFPPA, Sud management CFP Marmande pour ne citer qu’eux…

LVE : En conclusion. Quel regard portez-vous sur ces 20 ans ? Quels sont vos enjeux et défis pour demain ?

G. : « Le temps a passé très vite ! Une très belle aventure, riche, qui a beaucoup apporté aux entreprises et aux territoires. Quand une structure dure si longtemps et se développe autant, c’est qu’elle répond forcément aux besoins des entreprises. Mais rien n’est jamais ni fini, ni acquis. Nous sommes sortis du Covid-19 et, plus que jamais, les entreprises ont des besoins importants. Nous sommes là et avons anticipé la sortie de crise en travaillant avec les entreprises. Les enjeux et les défis de demain seront d’être encore davantage visionnaires et précurseurs, d’anticiper les besoins et d’apporter des réponses, des solutions au recrute- ment, à la formation aux compétences nécessaires aux entreprises. Nos projets ? Nous sommes constitués d’entreprises PME-PMI et nous travaillons sur la marque « employeurs ». En 2021, nous aurons une solution à proposer aux salariés de nos territoires pour leur donner envie d’y rester et afin qu’ils ne soient pas absorbés par les grandes entreprises de Toulouse-Bordeaux et leurs avantages sociaux… Je n’en dis pas plus pour l’instant mais ce sera une première là encore !

LVE : Un dernier mot…

G. : « Un grand merci à mon équipe de 10 collaboratrices et collaborateurs, à notre Conseil d’administration composé de huit chefs d’entreprise de différents secteurs d’activité et à tous les partenaires bien sûr ! »