Près de 30 ans après sa création en 1995, c’est l’un des bureaux d’études les plus reconnus dans son secteur en France : Delhom Acoustique prend désormais une nouvelle envergure à l’international. Depuis son siège social de Bonrepos-sur-Aussonnelle, la PME (45 salariés) s’est d’abord implantée au Vietnam, où exerce son fondateur, Jean-Philippe Delhom, puis à Shanghai. Et depuis le début de 2024, la société compte aussi une agence à Dubaï. « Nous avons déjà des projets en cours aux Émirats arabes unis, notamment dans le secteur culturel ou sur des chantiers de prestige. Cette zone du monde reste très dynamique, et beaucoup de nos partenaires architectes y développent leur activité », pointe Alexandre Crédoz, directeur général de Delhom Acoustique.
Diversité de clientèles
Avant même la création de l’agence de Dubaï, l’international pesait déjà plus de la moitié des effectifs : une particularité dans le secteur de l’ingénierie acoustique français, éclaté entre une vingtaine de PME et une multitude d’indépendants. Le dynamisme des marchés d’Asie et du Moyen-Orient rend la société confiante sur ses perspectives hors des frontières hexagonales. « Le développement à l’international est une priorité, mais nous souhaitons conserver notre implantation locale. Notre stratégie, c’est de garder une diversité de clientèles et de projets », résume Alexandre Crédoz. Parmi les derniers chantiers livrés, on trouvera donc aussi bien un hôtel de standing dans les montagnes japonaises, qu’un groupe scolaire à Aucamville, en périphérie toulousaine. Dans la même logique de diversification, Delhom Acoustique équilibre son activité entre trois secteurs : le bâtiment, l’industrie, et les énergies renouvelables avec, notamment, l’essor des parcs éoliens. La société est aussi active sur le marché des lieux culturels et des salles de concert.
« L’intelligence artificielle arrive dans l’ingénierie acoustique avec de réelles promesses »
Les promesses de l’IA
Outre son activité à l’international, Delhom Acoustique présente une autre particularité sur le marché français : elle possède son propre service de R&D, récemment renforcé par l’arrivée d’un troisième collaborateur spécialisé sur l’IA. « L’intelligence artificielle arrive dans l’ingénierie acoustique avec de réelles promesses. Elle doit notamment nous aider à mieux déterminer les sources de bruit, en liaison avec le monitoring des espaces à traiter », indique Alexandre Crédoz. L’un des secteurs où l’IA est très attendue, c’est celui des parcs éoliens, où la compréhension des phénomènes acoustiques et des nuisances associées reste fragile. « Malgré les progrès récents, il reste compliqué de simuler les comportements des ondes, détaille Alexandre Crédoz. On s’attend à d’importantes évolutions ces prochaines années ! » Parmi les autres marchés où la recherche progresse, on peut aussi citer la construction bois, où Delhom développe des outils prédictifs.
« Notre stratégie, c’est de garder une diversité de clientèles et de projets »
Un rôle de conseil
Ces capacités en R&D rendent aussi la PME capable d’évaluer la pertinence des produits proposés par les industriels. Et ce, dans une posture d’impartialité puisque la société ne commercialise pas ses propres solutions acoustiques, comme c’est le cas pour d’autres acteurs du marché. Delhom est d’ailleurs adhérent au GIAc, le groupement des bureaux d’études acoustiques indépendants qui porte le dialogue avec les pouvoirs publics et l’évolution des textes réglementaires et des normes. Cette mission de conseil permet à la PME d’adapter la réponse technique au mieux, selon les besoins et moyens du client. Sur les projets menés en partenariat avec de grandes agences d’architecture internationale, la qualité esthétique sera souvent un critère majeur : coussins isolants, enduits microporeux ou panneaux décoratifs absorbants permettent de fondre la solution acoustique dans le design de l’établissement.
© Benoit Linero / REV Studio
Un contexte favorable
La crise sanitaire a apporté de l’eau au moulin de Delhom : peu considérée il y a quelques années, la question du confort acoustique au travail s’est imposée comme l’une des préoccupations centrales des salariés. La législation aussi est favorable, avec l’obligation d’intégrer l’acoustique comme une compétence obligatoire des équipes de maîtrise d’œuvre pour les marchés publics. Des évolutions qui rendent la PME aussi optimiste sur son avenir en France qu’à l’international.
