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L’ESTIA vise 1 500 élèves

À la tête de l'ESTIA, Patxi Elissalde présente les nouveautés de la rentrée 2022. Directeur général de l’école depuis 2016, il cite le logement des étudiants comme difficulté principale de l’ESTIA qui vise 1 500 élèves contre 1 000 aujourd’hui.

Patxi Elissalde, directeur général d'ESTIA

Patxi Elissalde, directeur général d'ESTIA ©V.Biard

La Vie Economique : Quelles sont les actualités de la rentrée ?

Patxi Elissalde : « La nouveauté de la rentrée est l’ouverture d’un cycle prépa intégrée qui permet à des bacheliers d’être ingénieurs ESTIA en cinq ans. Cette prépa intégrée peut accueillir jusqu’à 40 élèves. L’autre actualité de la rentrée est que l’ESTIA a été retenue dans le cadre d’un appel à projets européen auquel nous avons répondu avec neuf autres universités en Europe. »

LVE : Quel est l’objectif de ce projet européen ?

P.E. : « C’est de constituer une université européenne avec des financements associés pour favoriser l’internationalisation des cursus et des activités. C’est un consortium positionné sur les interactions entre l’université et l’entreprise notamment par la formation en alternance. »

LVE : Et qui participe ?

P. E. : « Le leader est l’université technologique de Mondragon avec qui nous sommes déjà partenaires, l’ESTIA pour la France, puis ensuite des établissements en Autriche, Pologne, Hongrie, Croatie, Finlande, à Malte. La réunion de lancement est prévue début novembre. »

LVE : Cela vous amène des étudiants en plus ? Des budgets ?

P.E. : « Oui, des budgets pour faire fonctionner et étoffer un département international afin de favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants chercheurs et aussi pour développer des cursus communs. »

Hall Olatu Leku ESTIA

Hall Olatu Leku © Patrick Valleau

LVE : Et quelles sont les difficultés de l’ESTIA en cette rentrée 2022 ?

P.E. : « L’une des grandes difficultés est le logement des étudiants. C’est une problématique qui n’est pas nouvelle. Le parc social géré par le CROUS est faible avec 500 logements pour 5 000 étudiants. »

COMPOSITADOUR ET ADDIMADOUR POUR L’INNOVATION INDUSTRIELLE

À 8 km du technopôle Izarbel de Bidart où sont implantés quatre bâtiments de l’ESTIA, la Communauté Pays basque a créé Technocité à Bayonne. Sur ce technopôle de 10 hectares dédié à l’aéronautique et aux industries associées, l’ESTIA a bâti les centres de recherche Compositadour en 2010 puis Addimadour en 2017. Employant une quarantaine d’ingénieurs et docteurs de l’ESTIA, Compositadour a pour objectif principal de trouver des solutions pour alléger les avions grâce aux matériaux composites. Ces procédés innovants sont développés avec des laboratoires, des PME et des groupes industriels dont la moitié provient du secteur aéronautique.

Édifié sur 2 000 m2 pour 6 millions d’euros, Compositadour vient d’être agrandi de 600 m2 pour travailler notamment sur la recyclabilité des matériaux thermoplastiques. C’est l’un des rares centres en Europe à maitriser ces technologies bénéficiant à des clients de Nouvelle-Aquitaine pour moitié puis de France et d’Europe. Voisine de Compositadour et ayant nécessité un investissement de 2,4 millions d’euros pour ses 600 m2, la plateforme Addimadour est spécialisée dans la fabrication additive métallique et complète l’offre de Compositadour. En mars 2023, une nouvelle plateforme technologique cette fois dédiée au recyclage du textile sera inaugurée dans un bâtiment de 1 200 m2 à Hendaye.

LVE : Comment régler ce problème ?

P.E. : « Nous avons besoin d’une résidence étudiante neuve ou de plusieurs centaines de logements sur le modèle de ce qui a été réalisé à Bidart par l’office HLM et la ville. J’espère qu’il y aura des places pour nos étudiants dans l’auberge de jeunesse de Biarritz actuellement réhabilitée et qui offrira une soixantaine de places. L’Agglomération a des projets d’implan- tation de résidence universitaire à Bayonne, Anglet et vers Bidart. Il y a des projets dans le cadre du contrat de plan État Région. »

L’ESTIA a été retenue dans le cadre d’un appel à projets européen

LVE : Un an après l’inauguration du bâtiment ESTIA Berri, des projets de bâtiments ou d’extension ?

P.E. : « Notre plan stratégique est d’arriver à 1 500 élèves inscrits à l’ESTIA contre environ 1 100 aujourd’hui. ESTIA Berri a ouvert en 2020 et c’est un projet né en 2012. Il aura mis 8 ans à se concrétiser avec une durée de construction de 2 ans. Donc si l’on veut penser le campus de l’ESTIA de 2032, il faut commencer aujourd’hui et il va falloir engager des études sur le devenir de l’ESTIA et sur l’évolution de ses infrastructures pour la formation et la recherche. »

170 ENTREPRISES CRÉÉES VIA ESTIA ENTREPRENDRE

Sur le technopôle Izarbel de Bidart, à côté des deux bâtiments de l’ESTIA dédiés à l’enseignement, le bâtiment ESTIA 2 partage ses 2 600 m2 entre les activités du département ESTIA Recherche et celles de l’incubateur ESTIA Entreprendre. Celui-ci accueille en moyenne une quinzaine de jeunes entreprises pour des durées limitées à 2 ou 3 ans. Selon l’ESTIA, plus de 170 entreprises et projets innovants à vocation technologique y ont été créés en 20 ans.

Voisin du bâtiment ESTIA 2, l’hôtel d’entreprises offre 2 600 m2 de bureaux en location destinés aux jeunes sociétés et à des entreprises plus matures. En plus de la gestion de ces bureaux, le département ESTIA Entreprendre dirigé par Hélène Marty assure l’accompagnement des startups.

L’un des objectifs des pères fondateurs de l’ESTIA était l’implantation au Pays basque d’entreprises créées au sein de l’incubateur de l’école. C’est réussi puisque plusieurs bâtiments ont justement été construits sur le technopôle Izarbel par des femmes et des hommes ayant démarré leur projet à l’incubateur de l’ESTIA. À Anglet, la CCI Bayonne Pays Basque, dont l’ESTIA est une filiale, a fait construire le bâtiment Olatu Leku d’une surface de 2 250 m2. Composé d’un hôtel d’entreprises et d’une pépinière d’entreprise, Olatu Leku est dédié à la filière de la glisse.