Un restaurant qui revit, c’est toujours une bonne nouvelle pour l’économie locale mais quand il est synonyme d’inclusion, il a une saveur bien particulière. Face aux Halles, au cœur de Lourdes, la Renaissance a ouvert ses portes et avec lui, un chemin plus que réjouissant : il propose depuis la mi-janvier une vraie offre gastronomique tout en permettant l’emploi de 7 salariés dont 5 qui vivent avec un handicap. Il est le premier et seul restaurant du département à entrer dans le champ de l’entreprise adaptée. Un projet porté par l’ADAPEI 65 dont Évelyne Lucotte-Rougier est le dynamique visage : « Ce n’est pas un restaurant d’application mais bien un établissement classique. Un travail- leur qui évoluait dans un ESAT change de statut et devient salarié, il rentre ainsi dans le droit commun », souligne la présidente Lucotte-Rougier.
UNE CARTE DIFFÉRENTE TOUS LES JOURS
Sur les postes stratégiques de chef cuisinier et responsable de salle, deux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, Alexandre et Delphine. Si le premier a une double compétence pour avoir œuvré dans des belles adresses de gastronomie mais aussi en ESAT, ce sera une première pour la seconde qui n’a jamais travaillé en secteur médico-social. Trois commis, Jonas, Jonathan et Émilien, Camille et Bertrand au service, une carte bistronomique et un défi : proposer chaque jour des menus différents au gré des arrivages du marché. « Nous voulons privilégier les produits nobles et locaux, en circuit-court et frais, c’est un choix qui nous différencie encore ».
© Renaissance
DEUX PARRAINS D’EXCEPTION
Avec un investissement pour les murs de 480 000 € auxquels il a fallu ajouter 150 000 € de travaux, la Renaissance n’a jamais si bien porté son nom. Pour cet établissement historique qui a vu le jour en 1957, d’abord en tant que bar avant de devenir une brasserie, le virage est celui d’une montée en gamme. « En ayant pour parrain Jean-Pierre Saint Martin, il fallait être digne de ce parrainage ! », s’exclame la présidente. L’illustre chef du Viscos ne cache pas d’ailleurs sa joie : « J’en suis très fier, la symbolique est très forte et quel bel exemple de la valeur travail ». Le pianiste David Fray est l’autre parrain de cette belle aventure, lui qui a fondé le festival « L’Offrande musicale » dédié aux personnes en situation de handicap. Une aventure qui ne se contente pas de porter de belles valeurs, comme le conclut Évelyne Luquette-Rougier : « Le but, c’est aussi d’amener un regard différent pour la clientèle ; oui, ils viennent dans un restaurant qui a une identité spéciale, mais il y a un savoir-faire et un vrai talent en cuisine et au service ».
