Céline Lassort est venue parler de la responsabilité sociétale des entreprises ( RSE) dans le domaine de l’insertion professionnelle et témoigner que l’innovation sociale peut devenir une véritable stratégie au service de l’ancrage local. À titre bénévole, elle a été vice-présidente d’une importante structure d’insertion (La Tresse, à Mussidan), tout en animant pendant dix ans son cabinet de gestion RH qu’elle a transmis il y a deux ans. Au sein du groupe Suez, elle relie désormais ces centres d’intérêt : « On doit pouvoir s’engager sur ces enjeux, dans une démarche citoyenne, ancrée localement, que l’on soit une TPE ou un groupe du CAC 40 ». En y allant de soi-même, avant que la loi n’en donne l’injonction, pour « en faire de véritables opportunités, plutôt que des systèmes qui s’imposent ». Ce n’est pas si difficile, cela suppose par exemple de donner de son temps pour des simulations d’entretiens avec des jeunes…
Comme le proposait ce jour-là la Maison de l’emploi.* « Cet investissement doit s’inscrire dans une stratégie d’entreprise, une différenciation commerciale. » La démarche RSE est une valeur ajoutée auprès de clients ou fournisseurs soucieux du cahier des charges. « Elle est très observée lors des levées de fonds, une clause d’insertion ou le souci d’un ancrage local peut faire la différence. » Sans principe de cohérence, sans vérification possible des valeurs annoncées, la méfiance retombera sur tout le reste. En se forgeant une vraie marque employeur, on s’offre aussi une visibilité auprès d’une jeune génération « qui veut travailler pour une boîte qui a du sens, au-delà de la fiche de poste ».
* Un atelier simulation d’entretien a permis à des personnes en quête d’emploi de se confronter à des professionnels pour s’aguerrir, de rencontrer des employeurs potentiels et de travailler l’argumentation ou la gestion du stress.