Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Nouvelle-Aquitaine, « territoire de défense »

Depuis Eurosatory, le salon international de la défense et de la sécurité qui se tenait du 17 au 21 juin à Villepinte, la Région Nouvelle-Aquitaine par la voix de son porte-parole, Bixente Etcheçaharreta, a affirmé sa volonté de « faire sa part » dans « le passage à l’économie de guerre ». Signe des temps…

© Eurosatory

Près de 62 000 visiteurs, 2 000 exposants et 41 pavillons nationaux sur plus de 166 000 m2… : l’affluence record du 28e salon Eurosatory, qui avait lieu du 17 au 21 juin au parc de Villepinte (93), n’aura surpris personne. Déjà considéré comme incontournable, ce rendez-vous de la filière internationale de la défense et de la sécurité était en effet organisé cette année dans un contexte géopolitique particulier, avec en toile de fond cette inquiétude de nombreux pays quant à leur capacité à faire face aux menaces potentielles. Une aubaine pour les mastodontes du secteur, qui ont multiplié les annonces de contrats durant ces cinq jours, mais pas seulement.

15 entreprises locales en lumière

Dans les allées du parc des expositions, entre les chars, les armes et autres missiles, les PME ont également saisi les opportunités de remplir leur liste de contacts comme leur carnet de commandes, à l’instar des sociétés néo-aquitaines présentes. Si les plus établies d’entre elles, comme Thalès, Safran ou encore Eurenco, occupaient leur propre emplacement, 15 entreprises du territoire avaient pris place sur le stand collectif de la Région Nouvelle-Aquitaine. Situé au carrefour des halls 5A et 5B, ce dernier ne manquait pas de visibilité à en croire les exposants concernés (lire encadré), rencontrés le 19 juin à l’occasion du déplacement de Bixente Etcheçaharreta, porte-parole de la collectivité.

« La Région Nouvelle-Aquitaine va jouer son rôle dans la reconstitution des capacités stratégiques en France. »

« Passer à l’industrialisation »

Face aux représentants des entreprises locales, Bixente Etcheçaharreta, qui a dit constater « le coup d’accélérateur extrêmement important » vécu par les industries régionales, a évoqué « l’enjeu du passage à l’économie de guerre ». « La Région sera là pour vous accompagner dans ce moment critique, en termes de compétitivité, de productivité, de montée en cadence des lignes de production », leur a-t-il assuré, évoquant la nécessité de « passer à l’industrialisation » pour « participer à l’autonomie stratégique » de la France et de l’Europe. « Il faut tirer les conclusions des crises successives et aller au bout des plans de remédiation, ce qui suppose de diminuer les dépendances et de restaurer nos capacités stratégiques en France. La Région Nouvelle-Aquitaine est un territoire de défense qui va jouer son rôle dans leur reconstitution. »

© E. L-T – La Vie Economique

Un partenariat unique avec la DGA

À écouter son représentant, la Nouvelle-Aquitaine, première région de défense et maintien en conditions opérationnelles, deuxième région d’implantation des forces armées et troisième région d’implantation des industries d’armement avec près de 30 000 emplois industriels duaux, renforce sa position. Dès 2010, la Région a conclu un partenariat avec la Direction Générale de l’Armement (DGA), renouvelé pour la quatrième fois l’an dernier au salon du Bourget et auquel s’est également associée l’Agence Innovation Défense (ADI). « Il s’agit d’un partenariat unique », s’est félicité Bixente Etcheçaharre, qui s’est par ailleurs entretenu à l’occasion de sa venue à Eurosatory avec Olivier Lecointe, chef de service des orientations industrielles à la DGA. « Nous avons la volonté d’animer la filière de l’industrie de la défense en Nouvelle-Aquitaine, de faire se rencontrer les acteurs, de capitaliser sur des synergies et des logiques industrielles communes. Et, ainsi, de renforcer ce secteur. »

© Eurosatory

Une visibilité appréciée sur le stand collectif

Quinze entreprises composaient la délégation régionale avec une dominante autour de la robotique, du drone et de l’intelligence artificielle. Sur place, l’écho général était particulièrement positif. Ainsi, David Lalanne de la société d’ingénierie mécanique Akira, basée au Pays basque, s’est réjoui de pouvoir rencontrer sur un même lieu des clients déjà fidèles mais aussi de nouer de nouvelles relations. Du côté de CSA, entreprise marmandaise spécialisée dans l’usinage grande dimension, Jérôme Creuzet a relevé « l’aspect opérationnel particulièrement appréciable et la visibilité du stand » mais aussi cette proximité avec les représentants de la collectivité. Subventionnée par la Région alors qu’elle était confrontée à une baisse colossale de son chiffre d’affaires, sa société a redressé la barre en moins d’un an, repérée pour son savoir-faire spécifique dans ce contexte, encore une fois particulier, de course à l’armement.