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Occitanie – La carte à jouer des vins bio

Si elle n’échappe pas à la crise de la viticulture, la filière bio de la région tire son épingle du jeu et mise sur l’export.

vins bio Occitanie

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On dit souvent que la vérité est dans le vin mais quand il s’agit de vins bio, elle est dans les chiffres. Alors que le mot déconversion est sur toutes les lèvres, brandi comme un couperet qui signerait la fin de cette agriculture, la réalité est bien plus nuancée, notamment en Occitanie où elle représente 20 % des surfaces du vignoble, soit quasiment le double de la proportion nationale. Avec des départements leaders comme le Gard, l’Hérault ou encore l’Aude, elle affichait jusqu’en 2022 une progression majeure, même si le tassement est réel. Aujourd’hui, 13 823 fermes sont engagées en bio, une « dynamique importante qui représente un exploitant sur cinq est en bio, soit 3 428 producteurs », précise Loïc Somaini du réseau Cerfrance Midi-Méditerranée. À travers l’Observation Viticole, le directeur général est formel : « On continue à avoir des conversions, 191 producteurs sont engagés depuis moins d’un an sur le territoire, la déconversion concerne principalement ceux des coopératives ». Dans un fort contexte de crise viticole, le label est plus pertinent qu’il n’y paraît. Avec une valorisation de produit indéniable et des indemnités plus importantes qui sécurisent les exploitants, il a sa carte à jouer et les 29 et 30 janvier, c’est sur le marché international qu’il l’a fait, en marge du Salon Millésime Bio.

42 acheteurs internationaux

Réunis à Montpellier et sélectionnés par l’agence de développement économique AD’OCC, plus de 42 acheteurs internationaux ont participé à la convention d’affaires des vins bio. Pour les 82 producteurs exposants, c’était l’occasion de rencontrer des entreprises phare comme Wine Curation, un importateur majeur du Japon où les professionnels de Chine, pays qui représente 29 % des importations françaises. Si l’Asie demeure un marché incontournable, les États-Unis étaient également présents et parmi les acheteurs européens, on comptait le poids lourd néerlandais Delta Wines. Autant de pistes qui pourraient s’avérer salvatrices pour les viticulteurs de la région : « Le marché national ne pouvant absorber les volumes commercialisés, l’export est une solution pour vendre sur des marchés de plus en plus tournés vers des produits répondant aux préoccupations environnementales », souligne Catherine Machabert, responsable du Département Marchés Viticoles à l’agence AD’OCC.