Teréga, opérateur des infrastructures de transport et de stockage de gaz du Sud-Ouest dont le siège est situé à Pau, annonce la mise en œuvre du protocole de conversion d’une canalisation de gaz naturel à l’hydrogène à Ambès, en Gironde. Ce projet pilote, baptisé Retrofit H₂, constitue une première pour Teréga et une étape décisive dans la transformation des infrastructures gazières existantes en réseau H₂ ready.
La centrale EDF d’Ambès, une situation stratégique
Depuis deux ans, les équipes de Teréga ont travaillé à l’élaboration d’un protocole théorique de conversion. Afin d’en tester la faisabilité en condition réelle, le site d’Ambès a été retenu pour ses conditions optimales : une situation stratégique, les caractéristiques de la canalisation, notamment son âge, sa nuance d’acier, et le fait qu’elle soit déconnectée du réseau mais toujours maintenue en état, autant de critères qui garantissent un test en toute sécurité. Ce tronçon de 468 mètres, situé à Ambès au branchement de la centrale EDF démantelée depuis plusieurs années, offre « un cadre idéal pour l’expérimentation ».
Une « étape clé » pour le transport d’hydrogène
Ce projet constitue « une avancée majeure » pour Teréga mais aussi, selon l’opérateur gazier, pour « le secteur de l’énergie en France ». Sa validation par les autorités compétentes permettra non seulement de prouver la faisabilité technique de la conversion des infrastructures gazières, mais aussi de confirmer le protocole proposé par Teréga, une étape clé pour le développement du transport d’hydrogène à grande échelle. « Retrofit H₂ s’inscrit pleinement dans la dynamique du corridor HySoW, une infrastructure de 650 km dédiée au transport et au stockage d’hydrogène visant à décarboner les pôles industriels et de mobilité en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie », précise ainsi le groupe.
Début des travaux fin 2026
En septembre dernier, Teréga a lancé une campagne d’inspection en utilisant une technologie par ultrasons de la canalisation afin de s’assurer du bon niveau d’intégrité pour qu’elle puisse accueillir de l’hydrogène. Les résultats de cette inspection, permettent de poursuivre le projet et ainsi de définir un écosystème H₂ intégrant un point d’injection et un point de consommation.
La prochaine étape consistera au dépôt de la demande d’autorisation à l’été 2025. Dès l’obtention de cette autorisation par la préfecture, les travaux débuteront à l’été 2026, avec une mise en service prévue d’ici la fin de l’année 2026. La technologie par ultrasons utilisée dans ce projet pourra également être appliquée aux canalisations de gaz naturel.