Lorsque la Manufacture des Tabacs de Tonneins a définitivement fermé en 2000, c’est un véritable coup de massue pour l’économie du territoire comme l’a rappelé en introduction le président de Val de Garonne Agglomération, Jacques Bilirit : « La Seita représentait 15 % des emplois du Tonneinquais ! ». Et le président de détailler ensuite tous les efforts fournis pour réhabiliter la zone André Thevet et réindustrialiser Tonneins : 10 millions d’euros investis sur un foncier de 12 hectares pour 44 000 m2 de locaux. Ceux-ci sont occupés à 90 % avec 10 entreprises pour 250 emplois. Et parmi elles, comme un symbole de l’histoire locale, on retrouve Traditab.
La renaissance du tabac du Sud-Ouest
L’histoire de la tabaculture aurait pu s’arrêter avec la fermeture de la Seita. Pourtant, malgré des primes européennes divisées par 3, des producteurs de tabac du Sud se rassemblent en coopérative : « Tabac, Garonne, Adour ». Ensemble, ils décident de créer en 2008 une entreprise qui va transformer et commercialiser le tabac : Traditab. Ils en confient les rênes à Jérôme Duffieux qui va patiemment construire une PME solide. En 15 ans, le chiffre d’affaires ne fait qu’augmenter au même rythme que les effectifs de l’entreprise : avec 22 millions d’euros HT et 39 salariés, Traditab a réussi à maintenir en vie une filière et une activité économique identitaire au territoire tonneinquais. La coopérative rassemble aujourd’hui 180 tabaculteurs du Sud-Ouest pour une production de 4 000 tonnes par an. Et pour le futur, Jérôme Duffieux joue carte sur table : « Nous allons continuer à vendre du tabac premium, limiter notre impact environnemental et développer des produits hors tabac car nous nous interrogeons aussi sur la moralité de notre activité et notre avenir ».
Traditab en chiffres
CA en 2008 : 100 000 €
CA en 2023 : 22 millions d’euros HT
1 000 tonnes de tabac transformées par an
39 salariés
Présent chez 21 000 buralistes en France
15,50 € les 30 g de tabac à rouler (marque 1637)
