Gorgée d’histoire, verdoyante et accueillante, la Dordogne séduit les Anglais, leur rappelant leur mythique « Merry England » avec un petit je ne sais quoi en plus. Ce sont les paysages du Périgord noir et leur rêve de devenir châtelains qui ont attiré Anna et Tim Pirch au domaine de la Barde, au Bugue, depuis l’autre côté de la Manche. « C’est inabordable en Angleterre, alors pour avoir la chance de devenir propriétaires, nous sommes venus en France. La mère de Tim adore la région, et nous avons beaucoup d’amis ici, il y a une communauté très importante », résume Anna Pirch
Des ruines
En novembre 2020, ils deviennent propriétaires de ce domaine en liquidation judiciaire, dont la dernière ouverture remonte à 2012. Depuis, la Barde, un domaine édifié aux XIVe puis XVIIIe siècles, tombe en ruine. La maison n’est plus qu’une carcasse dépourvue de fenêtres, des graffitis et la végétation ont recouvert une partie des murs : tout est à faire. « Pour pouvoir acheter une propriété comme celle-là, il fallait forcément qu’il y ait des rénovations à réaliser », reconnaît la propriétaire.
Pour faire renaître le domaine de ses cendres, le couple décide de garder l’esprit de l’ancien. Les vieilles pierres les séduisent, et l’histoire périgourdine aussi. Dans la salle à manger, des représentations des grands châteaux de Dordogne en reliefs ont été gravés.
Pour les rénovations, les repreneurs travaillent avec un maître d’œuvre local : bâtir en Périgord, et refont tout : circuits électriques, salles d’eau, climatisation, remise en état du moulin et de la forge…
Première saison réussie
Une salle de gym est installée, le grenier devient des chambres… Ils réalisent leur première saison en 2023 avec une ouverture de mai à septembre. Un été riche en défis puisqu’Anna Pirch a donné naissance à son deuxième enfant à ce même moment. « Il fallait que tout aille vite pour qu’on soit capables d’ouvrir rapidement, et récupérer un peu de l’argent injecté dans le domaine, c’est pour cette raison que nous avons beaucoup travaillé avec des touristes parlant anglais dans un premier temps. » Et l’été s’est soldé par un succès puisque tout le mois d’août, le domaine a affiché complet.
Un million d’euros d’investissements
Le couple a déjà investi plus d’un million d’euros dans l’aventure, et des travaux restent à faire. « On en a encore pour 100 000 euros au moins… » Entre appartements indépendants et chambres bed and breakfast, le domaine peut accueillir 22 personnes. « Nous n’avons pas voulu en faire un hôtel, mais plutôt une maison de famille, et garder un esprit simple », explique Anna Pirch qui gère les appartements, et son mari la partie bed and breakfast.
Entre appartements indépendants et chambres bed and breakfast, le domaine peut accueillir 22 personnes
Cette ambiance, c’est déjà celle que le duo a souhaité donner à sa toute première propriété : le château Monteil à Calviac-enPérigord. Aussi en ruine, Anna et Tim Pirch l’ont rénové, avant de tomber amoureux du domaine de la Barde, et de vendre le château pour une nouvelle aventure. « La maison que nous avions dans la propriété commençait à devenir trop petite, alors l’agent immobilier qui nous avait vendu Monteil nous a parlé de ce domaine au Bugue. »
Une aubaine pour Anna Pirch qui trouve la commune encore trop méconnue des Britanniques. « Ils connaissent les grandes villes comme les Eyzies, mais moins le Bugue, et ils sont charmés. » Pour enrichir le charme du lieu, Tim et Anna Pirch continuent les travaux en soignant désormais les espaces extérieurs. Les espaces autour de la piscine doivent être refaits, et les jardins enrichis. L’objectif pour le couple : construire son château de rêve.
Le Bugue à la télévision internationale
Pour son premier château, comme pour le domaine de la Barde, Tim et Anna Pirch participent à « Château DIY » ou « Château XXL » en français. Il s’agit d’une émission de téléréalité dans laquelle les caméras suivent les rénovations de familles devenues propriétaires de châteaux. « C’est eux qui nous ont contactés lorsqu’on vivait dans notre autre propriété, et ils nous ont suivis ici », se souvient Anna Pirch. Les tournages ont débuté il y a déjà six ans, alors que le couple attendait son premier enfant en plus des travaux. « Ils viennent régulièrement voir comment on avance, c’est parfois fastidieux, car il faut se stopper pour des séquences, mais on a aussi beaucoup de clients qui sont venus grâce à l’émission qui est diffusée jusqu’aux États-Unis, au Canada, Hong Kong ou même la Malaisie.