La résonance du choc de la présidentielle américaine ne se résume pas à un programme, fonction du calendrier des réformes mais, tout autant, de la forme de gouvernance plus ou moins brutale qui lui sera associée, de la propagation ou, au contraire, de la résistance à la doctrine libertarienne prônée par Donald Trump et ceux qui l’entourent, aux États-Unis et par-delà les frontières américaines. Quelle signification donner, dès lors, aux promesses fiscales, budgétaires, énergétiques, protectionnistes ou encore à la feuille de route du binôme Musk-Ramaswamy au futur « ministère de l’Efficacité gouvernementale » dont les pourtours sont tellement éloignés de l’Amérique que nous connaissons ? Jusqu’où iront l’Europe et la Chine dans leur opposition et la défense de leurs intérêts respectifs et avec quels moyens ? La Fed parviendra-t-elle à conserver son indépendance ? Etc. Encore très largement inconnues, les réponses à ces questions, essentielles, n’en façonnent pas moins le contexte des marchés de ces deux dernières semaines, leurs hésitations et leurs contradictions.
Tempête dans un verre d’eau ou raz-de-marée ?
Une présidentielle américaine n’est jamais anodine pour les marchés et les victoires de Donald Trump le sont encore moins. En 2016, les lendemains de son élection avaient été ceux d’un électrochoc mondial, dans un contexte de surprise et d’incompréhension, à certains égards plus importants qu’aujourd’hui. L’environnement de marché s’est malgré tout rapidement stabilisé à l’époque.
L’expérience est à l’esprit de chacun aujourd’hui avec pour effet de relativiser bien des conséquences promises de la réélection du candidat républicain. Ainsi, malgré les tumultes apparents, l’évolution des grands agrégats financiers n’est pas particulièrement plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’avait été à l’époque, voire nettement plus amortie s’agissant, des marchés des changes, des taux d’intérêt et des anticipations d’inflation. Certes, l’effet de surprise est moindre et les marchés ont anticipé un certain nombre de ces changements avant le 5 novembre. Pour autant, même avec un peu plus de recul, les réactions sont nettement plus limitées. Le constat n’est cependant pas le même lorsqu’il s’agit des Bourses, du Bitcoin et des cryptomonnaies en général, ce qui est loin d’être anodin d’un point de vue fondamental si l’on y voit les signes précurseurs d’une puissance absolue de l’économie américaine et d’un nouveau dogme monétaire. À l’évidence, les moindres réactions de marchés par rapport à 2016 sont à aborder avec précaution.
Donald Trump fera tout pour redonner la part belle à la production d’énergies fossiles
Énergie et inflation
Le programme du candidat républicain est, depuis ses débuts, perçu comme inflationniste, combinant avantages fiscaux de grande ampleur et surtaxes massives à l’importation. La perspective de sa réélection à partir du début du mois d’octobre a, de fait, s…