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Véco International dans le top 3 national

En se tournant vers les sanitaires collectifs, la société tarbaise dédiée aux pièces en résine composite a eu un coup de génie : elle fait désormais partie du club très serré des entreprises qui détiennent ce marché au niveau national. Des CHU au dernier contrat avec Burger King ou Airbus, Véco International s’étend avec brio.

Véco International

Véco International spécialiste des formes aléatoires des vasques et paillasses, leader du sur-mesure. ©DR

Dans leur secteur et à leur niveau, seules quatre entreprises se distinguent en France et parmi le trio de tête, Veco International a su se hisser… en toute discrétion. En plein centre-ville de Tarbes, difficile d’imaginer qu’un des acteurs incontournables de l’équipement des sanitaires collectifs mène une activité intense. Depuis 2009, ce sont pourtant deux sociétés qu’Eric et Valérie Gallien dirigent ici-même avec brio, toutes deux élaborées autour d’une matière qu’ils maîtrisent parfaitement, la résine composite. Spécialisée dans le marché des colonnes d’apport volontaire pour le tri sélectif, Compoeco a été la première à voir le jour, suivie par Véco International crée en 2011. C’est elle que la chaîne de restauration Burger King vient de choisir comme fournisseur de lavabos, un dernier contrat qui illustre parfaitement le rayonnement national de l’entreprise tarbaise.

LE MÉDICAL EN CŒUR DE CIBLE

A ce jour, la société affiche plus de 450 clients et collabore principalement avec des installateurs plombiers d’envergure comme Eiffage, Bobion & Joanin, Huber ou Engie : « Nous ne travaillons pas avec les particuliers, souligne Valérie Gallien. On est structurés pour livrer des gros chantiers ». A l’instar de celui de Horgues, construit dernièrement, les EHPAD mais aussi les centres hospitaliers, les établissements médicaux et paramédicaux sont le cœur de cible de Véco International. « Concernant les établissements scolaires, on intervient sur la partie sanitaire et à ce titre, par exemple, on a posé l’intégralité des plans vasques des sites que la Région Occitanie a dernièrement rénovés », précise la co-gérante.

Les formes aléatoires, c’est notre spécialité

Céline Philippe, Responsable administrative de Compoeco et VALÉRIE Gallien co-gérante de Véco International

Céline Philippe, Responsable administrative de Compoeco et Valérie Gallien co-gérante de Véco International © D. R.

DES PLANS VASQUE SUR-MESURE

Plans droits aux différents design, plans à bol avancé, plans d’angles, lave-mains rectangulaire, multi-vasques, gamme aux normes PMR… La force de Véco International c’est d’abord la capacité de faire des pièces sur-mesure et personnalisables, jusque dans la teinte : « Cela permet aux architectes et aux bureaux d’études de concevoir des formes complètement aléatoires. Aujourd’hui on sait répondre à ce genre de marché, c’est notre spécialité ». Les ensembles en matériaux composites offrent une vraie résistance aux chocs thermiques, aux rayures et aux tâches, parfaite pour une utilisation dans les milieux médicaux. Depuis l’an dernier, un nouveau produit a enrichi l’offre de la société en constante évolution et il est né d’une demande de la clientèle : le « solid surface ».

UN NOUVEAU MATERIAU MAT

Cette résine acrylique présente un visuel complètement différent puisque si la résine composite a un fini brillant, le solid surface a un rendu mat qui lui assure un vrai engouement : « Ses résistances en termes de chaleur sont également différentes et aujourd’hui, on vend de plus en plus de produits en solid surface notamment pour les paillasses de laboratoire ». Dans cette industrie très manuelle, réalisée sans machine, la main d’œuvre est le nœud central mais elle ne se trouve pas dans les Hautes-Pyrénées où seuls six salariés évoluent au siège. Les usines de production regroupées en Isère en comptabilisent 20, région d’où Eric Gallien est originaire : « Comme on livre partout en France c’était un choix central plus pratique pour nous ». La société en a également une autre en Tunisie.

« Le sanitaire représente 2 millions d’euros de CA, c’est notre activité principale »

Véco International

De l’industrie tertiaire aux tables à langer des crèches, les contrats sont éclectiques © D. R.

UN RETOUR AUX SOURCES

De l’Isère à Tarbes, le chemin a compris une étape à Bagnères-de-Bigorre où Eric Gallien s’est lancé dans un projet professionnel qui n’a pas abouti. Marathonien et habitué à ne rien lâcher, le directeur de 57 ans a su rebondir, entraînant dans cette nouvelle aventure son épouse : « On a décidé d’unir nos connaissances et nos compétences ». Pendant 4 ans, Véco International était tourné vers le capotage et en 2015, le sanitaire a été inclus, faisant toute la différence : « Aujourd’hui nous avons un chiffre d’affaires de 2,43 millions d’euros et le sanitaire en représente à lui seul 2 millions, c’est notre activité principale ».

DES CARNETS DE COMMANDES BIEN REMPLIS

Affinant ses services avec le développement de la prise de côtes et les poses sur chantiers, Véco International et ses équipes assurent une production de 6 000 pièces par an : « En moyenne sur les EHPAD, nous sommes à 80 pièces, sur les centres hospitaliers on est entre 150 et 500 pièces. Là, on vient de terminer le chantier du centre hospitalier de Nîmes, plus de 500 pièces ». Un parcours qui se poursuit dans une belle dynamique avec notamment un deal avec Airbus : « Le groupe est en train de refaire ses usines et la société AGTherm a obtenu ce marché. Comme nous travaillons en partenariat avec elle, nous allons équiper tous les points de fabrication qui sont en rénovation ou en construction ». Un projet majeur déjà démarré qui, avec celui du CHU de Rennes ou encore le CROUS de Pau et ses 300 pièces assurent des carnets de commandes déjà bien remplis pour les deux années à venir.

 Compoeco, la société engagée

C’est encore une fois la résine composite qui est la base de l’activité de la seconde société fondée par Eric Gallien mais elle se décline dans la fabrication de conteneurs pour le tri sélectif. Ordures ménagères, nouveaux bacs destinés au verre, au carton ou encore aux biodéchets, les gammes de mobiliers urbains se déclinent à tout ce qui est lié à la collecte. Devenue un des acteurs principaux dans le traitement des déchets, Compoeco répond aux appels d’offre des communautés de communes et en équipe le territoire. Avec 35 salariés, elle affiche 2,61 millions d’euros pour le dernier exercice. « Notre axe de développement est dans la conception de conteneurs plus accessibles aux personnes à mobilité réduite, avec des trappes adaptées » souligne Valérie Gallien. En parallèle, pour chaque m² occupé par ces colonnes, Compoeco en partenariat avec la collectivité, plante 2 m² de forêt locale : « Un engagement qui nous paraissait primordial face aux problèmes qu’on connait tous », ajoute Céline Philippe, responsable administrative. Si 90 % de l’activité concerne les colonnes de tri, 10 % sont consacrés aux pièces composites comme les coques à vélo ou les pièces de bus. « Nous nous positionnons pour l’appel d’offre du SYMAT, on aimerait bien travailler localement, ça aurait du sens ! » ajoute Céline Philippe.