Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Perchoir des Pyrénées : entrez dans sa bulle

L’entreprise de Gerde, spécialisée dans les hébergements insolites, poursuit sa belle aventure et se développe en ouvrant un cinquième logement. Un tout nouveau dôme à la structure transparente qui permet de dormir à la belle étoile, au sens propre, et au chaud.

Perchoir des Pyrénées

Les hébergements transparents, comme ici le dôme, permettent de compter les étoiles avant de s'endormir ©LilianCazabet

Toutes les bulles ne sont pas en Champagne, dans les Hautes-Pyrénées, il suffit de grimper dans les hauteurs de Bagnères-de-Bigorre pour qu’elles se dégustent, non pas dans un verre mais bien au chaud, dans un lit : c’est un des incroyables hébergements transparents que propose le Perchoir des Pyrénées, le domaine qui a fait de l’insolite sa signature. Une signature qu’elle appose au bas des tableaux que compose la vallée du Haut-Adour et dans cette partie du département, ils sont somptueux. Enclavé entre Gerde et Asté, le site s’étend entre collines et forêts, sommets des montagnes qui le dominent et villages en contrebas… C’est dans ce petit paradis caché dans une nature incomparable qu’Élodie Waegebaert s’est lancée dans le projet de proposer des logements atypiques.

EN TOUTE TRANSPARENCE

Force est de constater que le succès est au rendez-vous, le cinquième hébergement vient d’ouvrir ses portes cette semaine. Un tout nouveau dôme transparent, conçu sur le même principe que la bulle, à quelques détails près : « La bulle est gonflée avec un système de soufflerie qui l’alimente, il y a un sas d’entrée qui permet de toujours garder une porte fermée. Elle n’a pas de structure au contraire des dômes qui se profilent comme des vérandas… où le plexiglas vient remplacer le verre », explique Élodie. Équipé d’un poêle à bois et parfaitement isolé, il sera ouvert à l’année tandis que la petite bulle, idéale pour les couples, est installée d’avril à novembre. L’intimité est préservée, le domaine est immense, chacun peut buller à l’abri des regards. Le Perchoir des Pyrénées compte désormais une confortable tente Cocon, deux dômes, une bulle et un pigeonnier. Un beau parcours pour une aventure portée par l’innovation qui a commencé en 2018. Pour la comprendre, il faut d’abord remonter un peu plus loin.

Élodie Waegebaert, fondatrice du Perchoir des Pyrénées

Élodie Waegebaert, fondatrice du Perchoir des Pyrénées © Lilian Cazabet

DES HÉBERGEMENTS INÉDITS DANS LE 65

Forte d’un cursus suivi dans une école de commerce, Élodie la Bagnéraise s’est spécialisée en conseil en entreprises et a commencé sa carrière à Paris où elle est restée trois ans : « Mon conjoint m’a suivi mais au bout de deux ans, on se disait déjà qu’on n’allait pas rester à Paris. Ce n’était pas vraiment notre vie… Et nous sommes revenus à Gerde, chez mes parents ». Si pour Yannick, le travail ne pose pas de problème particulier, il est charpentier, pour la jeune fille poursuivre son activité est moins simple. Elle décide alors de concrétiser une envie qui lui tient à cœur depuis ses études : devenir indépendante. « J’ai cherché une idée d’entreprise et mettre à profit ces 16 hectares était la plus évidente. » Il a fallu convaincre Patrick et Jeannine, ses parents et les propriétaires du site, mais surtout trouver une idée novatrice qui la démarquerait des nombreuses autres adresses touristiques : « Lorsque j’ai vu ces logements transparents, j’ai immédiatement flashé dessus. Ça n’existait pas ici et j’étais sûre que ça marcherait très bien. Yannick avait les compétences pour la construction, moi celles liées au commerce… Et entre le pic du Midi et la réserve de ciel étoilé, on est quand même dans un endroit qui s’y prête ! ». Au bout de neuf mois, le projet devient une réalité et une des plus étonnantes adresses de séjour dans les Hautes-Pyrénées.

La bulle est gonflée avec un système de soufflerie qui l’alimente

UN PIGEONNIER AUX PIÈCES RONDES

Une petite bulle installée sur les hauteurs de la colline et une tente, nichée au cœur de la forêt, démarrent l’entreprise. En parallèle, les travaux du pigeonnier débutent et un an plus tard, lui aussi étoffe la liste des hébergements. Si peu de traces existent, cette tourelle au charme inouï semble avoir connu plusieurs vies avant d’accueillir les touristes : « Il a dû être bâti en même temps que les granges, il y a environ 300 ans ». Derrière les pierres, trois étages se dessinent et ce sont encore une fois les pièces rondes qui en font un lieu unique. Une terrasse en bois l’agrémente, comme la plupart des hébergements.

Perchoir des Pyrénées

© Lilian Cazabet

UN SUCCÈS IMMÉDIAT

Les réservations sont au rendez-vous et ce, dès la première bulle qui a été prise d’assaut. Pour les logements transparents de manière générale, l’engouement est incontestable : « Ce sont eux qui marchent le mieux. Le fait de dormir à la belle étoile avec la promesse de voir le ciel, tout en étant au chaud avec tout le confort… La nuit, c’est assez impressionnant, on ne voit plus la structure, on a vraiment l’impression de n’avoir rien au-dessus de la tête ». Seul site du département à proposer ce type de location, les curieux et les touristes affluent mais également des membres de la communauté qui suit Élodie sur les réseaux sociaux.

SITE DÉPAYSANT

Devenue maman de deux petits garçons, elle voit avec plaisir des familles et également des seniors tenter l’aventure : « On a de plus en plus de locaux qui viennent pour une nuit, même des Bagnérais. Le site est finalement dépaysant pour tous car on est un peu coupés du monde… On est un peu dans une bulle, au sens large ! ». Le chiffre d’affaires est à la hauteur de la prise de risque, il s’élève désormais entre 130 000 € et 150 000 €. Si tout le monde cherche sa bulle de bonheur, sur les 16 hectares où folâtrent les chèvres naines, les petits ânes et les chevaux, il est éclatant.