Ce vendredi 8 septembre, à une demi-heure de l’ouverture du Grand Monde, le va-et-vient ininterrompu des salariés témoigne de leur fébrilité. Oscar Limiñana, l’exploitant de ce nouveau lieu palois ouvert 7 jours sur 7, n’est pas en reste. À 33 ans, le Bayonnais se lance dans une aventure entrepreneuriale qui s’annonce aussi intense que passionnante : le jeune homme a pour mission de faire vivre ces halles gourmandes et festives situées dans la galerie commerciale d’Auchan. Un réel pari, alors que le concept n’existe nulle part ailleurs. Porté par Nhood France, opérateur immobilier du groupe Mulliez, le propriétaire d’Auchan, et concrétisé avec l’aide d’Enchanté, une agence spécialiste des food court, Le Grand Monde fait office de projet pilote. S’il fonctionne, il sera dupliqué dans d’autres villes de taille moyenne. Un test « grandeur nature » qui aura nécessité tout de même 3 millions d’euros d’investissements et deux ans de travail, dont une année de travaux.
© Le Grand Monde
Redynamiser la galerie
Des couleurs pop, 1 000 m2 de surface, 400 places, 4 points de restauration, des bornes de commande, un bar central, une scène, des écrans… : il ne reste décidément plus rien du Flunch qui jusqu’alors occupait cet espace dans la galerie commerciale. « Le design, qui est l’œuvre de l’agence Babel, était pour nous tout aussi important dans le parcours client que la qualité de la nourriture et le côté festif », souligne Frédéric Lambert, dirigeant d’Enchanté. « Nous souhaitions faire de cet endroit un lieu populaire, où tout le monde quel que soit son âge s’y retrouve, et leur faire vivre une expérience différente. » Créer du flux, pour faire revivre la galerie d’une autre manière, la réinventer et la redynamiser : l’objectif est affiché. « Nhood a engagé la transformation des centres-commerciaux en créant de nouveaux lieux de vie et de restauration », abonde Astrid Bauters, chez Nhood. « Implanter Le Grand Monde cœur de la galerie « Au shopping » de Pau illustre parfaitement ce renouveau. »
Nhood a engagé la transformation des centres-commerciaux. Implanter Le Grand Monde au cœur de la galerie de Pau illustre ce renouveau.
Gastronomie et événementiel
Pour relever le challenge, outre l’esthétisme des lieux, l’accent a été mis sur l’offre de restauration et festive. « Nous souhaitions faire appel à un opérateur local, qui connaisse le territoire et ses fournisseurs », précise Frédéric Lambert, désignant Oscar Limiñana. Nullement échaudé par l’aspect novateur du projet, ce dernier y voit au contraire une belle opportunité : « Ce concept de food court réunit ce qui m’anime : la gastronomie et l’événementiel. C’est assez exceptionnel pour un exploitant local de travailler dans un lieu d’envergure comme celui-ci ». Actuellement, Le Grand Monde propose des burgers, des pizzas et de la nourriture thaï, mais le trentenaire ne s’interdit pas de proposer autre chose autour, toujours, de la street food. Mais avec un fil rouge : les produits sourcés localement, à l’image des steaks de chez Larrieu ou encore des buns de chez Grangé. Une marque de fabrique que l’on retrouve aussi au bar où, notamment, un partenariat exclusif lie Le Grand Monde à la brasserie Aussau. Côté événements, des propositions festives seront programmées du mercredi au dimanche par l’association Konektatu, depuis des concerts jusqu’à des blind tests en passant par des karaokés.
« Un montage gagnant-gagnant »
Si le concept est semble-t-il bien travaillé, avec un chiffre d’affaires espéré supérieur à 2 millions d’euros par an, la prise de risque en cette phase « test » n’est pas à exclure. Du côté de chez Nhood, Astrid Bauters précise que le modèle économique choisi « est original et rompt avec le schéma traditionnel bailleur-preneur lié par un simple bail commercial ». Et de préciser : « Il nous importait d’innover à travers un montage « gagnant-gagnant », nous fonctionnons en effet avec un full variable que l’opérateur nous reverse. Si le lieu fonctionne, nous gagnerons tous de l’argent. En cas de difficulté, nous serons solidaires. » Si le gestionnaire de la galerie pare à toutes les éventualités, ce jour d’inauguration semble augurer le meilleur davantage que le pire : à l’heure où débutait le match d’ouverture de la coupe du monde de rugby, retransmis sur les écrans du food hall, les places vides se faisaient rares au Grand Monde.
