Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Badoum Badoum, la seconde main premium

Depuis Bérenx, Irina et Satyam Manap-Martin ont lancé leur boutique en ligne de seconde main pour enfants, avec un positionnement spécifique : Badoum Badoum fonctionne en achat revente et propose uniquement des articles et un service haut de gamme.

Badoum Badoum

© Badoum Badoum

Consommer moins, mais consommer mieux. C’est, en résumé, ce qui porte au quotidien Irina et Satyam Manap-Martin, deux anciens cadres parisiens ayant radicalement changé de vie pour s’installer dans le petit village de Bérenx, près d’Orthez. Avec Badoum Badoum, leur boutique en ligne de seconde main haut de gamme dédiée à l’univers de l’enfant de 0 à 6 ans, ce couple d’entrepreneurs fait le pari de séduire un nouveau public, davantage habitué des magasins comme Tartine et Chocolat, Jacadi, Petit Bateau ou encore Bonton. Des clients prêts sur le principe à se convertir à la seconde main pour des raisons écologiques, mais dans les faits, « peu enclin à passer d’enseignes haut de gamme à des vide-greniers ».

Irina et Satyam Manap-Martin, co-fondateurs de Badoum Badoum. © E-L.T – La Vie Economique du Sud-Ouest

Une sélection exigeante

« Nous avons réalisé, en devenant parents, qu’il n’existait pas de boutique pour enfants, en ligne ou physique, qui allie seconde main, qualité des produits et qualité des services », résument les deux jeunes gens pour expliquer la genèse de leur projet. Face à ce constat, ils lancent Badoum Badoum à l’été 2022, proposant une sélection exigeante de vêtements, chaussures, mais aussi jeux, jouets, livres, linge, articles de puériculture neufs ou en très bon état. Les marques proposées sont haut de gamme sans être « de luxe » et quelques articles ont été fabriqués par des créateurs français ou européens. Tous les produits sont proposés à des prix raisonnables et expédié rapidement dans des emballages soignés.

Abondé de 900 références à son lancement, le site a su trouver rapidement des clients, convaincus notamment par la qualité des vêtements et autres objets vendus. « Chaque produit est vérifié par nos soins avant d’être mis en ligne : pour l’acheteur, nous sommes un tiers de confiance », précisent les cofondateurs.

Un modèle cible achat-revente

La jeune entreprise veut se distinguer des plateformes comme Vinted ou le Bon Coin, puisque chez Badoum Badoum, la transaction n’a pas lieu de particulier à particulier. Le concept est en effet développé sur le modèle achat revente, à rebours du modèle dominant sur le marché de la seconde main. C’est en tout cas l’idée initiale, bien que pour le moment seuls des produits dénichés par Irina Manap-Martin sont proposés. Mettre en place le rachat d’articles, clé de voûte du concept, est de fait une priorité. Une section dédiée sur le site pour per[1]mettre aux particuliers de vider leurs placards, fonctionnalité indispensable qui alimentera et étoffera la gamme d’articles, est encore en cours d’élaboration mais devrait voir le jour dans le courant de l’année 2024. En attendant, quelques 3 000 références sont actuellement en ligne : dans l’idéal, le duo vise les 15 000 produits pour espérer croître et devenir un jour « une petite PME » employant une poignée de personnes.

Une notoriété croissante

Irina et Satyam Manap-Martin sont confiants, notamment au regard de la notoriété croissante de Badoum Badoum et de la fidélité de leurs clients avec une expérience d’achat renouvelée à hauteur de 30 %. « Nous avons plus de passages que ce que nous avions anticipé », remarquent-ils. « En revanche, l’indicateur de taux de conversion a du mal à décoller : cela signifie qu’il nous faut proposer une plus grande variété de stock, dans toutes les tailles. » Un enjeu opérationnel et également financier pour la TPE béarnaise qui ne réalise pas encore de bénéfices. Malgré tout, le duo Manap-Martin peut se targuer d’avoir atteint l’un de ses objectifs : convertir une clientèle spécifique à la seconde main haut de gamme.