Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Oshino Lamps : l’évolution lumineuse

Fournisseur des solutions lumineuses pour l’aéronautique et l’automobile, l’entreprise française du groupe japonais a étendu son activité aux enseignes et à l’agencement. Un développement qui a induit un investissement conséquent et la construction d’un nouveau bâtiment au Téléport 9 de Juillan.

Pierre-Yves Le Breton et Maryline Le Breton, respectivement Président et Directrice Générale de Oshino Lamps France.

Pierre-Yves Le Breton et Maryline Le Breton, respectivement Président et Directrice Générale de Oshino Lamps France. © LilianCazabet- Vie Economique

La progression d’Oshino Lamps, ce sont presque les Téléports de Juillan qui la racontent le mieux… du moins ils en sont une vraie illustration. L’entreprise française du groupe japonais a commencé son activité au bâtiment 1 en 1998 et au fil de sa croissance et de ses recrutements, elle a successivement occupé le Téléport 3 puis le 4 avant de prendre place au numéro 9. Un changement loin d’être anodin puisqu’il signe un virage et la fin des locations : « Nous avons fait construire notre propre bâtiment, se réjouit Pierre Yves Le Breton, président de la société. Nous avions besoin de plus d’espace de stockage, d’un laboratoire et d’une chambre noire de tests. On a doublé en surface ». Il faut dire que l’entreprise a fait du chemin, axée sur la qualité et la rigueur, son expertise est de celle qui en font une des partenaires incontournables dans son domaine : la source lumineuse.  

DE L’AERONAUTIQUE AUX ENSEIGNES 

C’est pourtant sur la chaîne des Pyrénées que s’ouvrent les baies vitrées du site français. D’ici se négocient les lampes d’atterrissage, des lampes miniatures ou des tubes cabines qui équiperont principalement les petits et gros bijoux de l’aéronautique ou de l’automobile. Un éclairage professionnel bien ciblé, alimenté par les produits de la maison mère qui fournit les équipementiers des principaux constructeurs du secteur comme Airbus. Il y a une quinzaine d’années, le marché s’est étendu à celui des enseignes lumineuses et de l’agencement, des activités qui ont amené l’équipe des Hautes-Pyrénées à devenir distributeurs pour d’autres fabricants d’Asie voire des Etats-Unis : « Nous travaillons essentiellement avec la Corée du Sud, Taiwan et la Chine. La technologie des produits Oshino est basée sur l’incandescence et avec l’arrivée de la LED, il a fallu se diversifier », explique Maryline Le Breton, directrice générale.  

On a essayé de transmettre la rigueur japonaise et celles de l’aéronautique aux nouveaux secteurs d’activité 

L’EXPERIENCE FACE A UN MARCHE CONCURRENTIEL 

Avec cette double compétence, c’est toujours sur le marché national que l’entreprise de Juillan se positionne mais face à une concurrence devenue plus féroce : « Certains clients essayent de s’approvisionner directement en Chine où le business est très particulier, ils ne savent pas forcément faire… Il y a en plus une vraie bataille de prix », souligne la directrice générale. Dans ce foisonnement, avec 8 salariés, Oshino Lamps n’est pas la plus grosse structure en France mais son sérieux l’a hissée parmi les distributeurs qui rassurent. L’entreprise affiche une stabilité qui lui assure un chiffre d’affaires d’un peu plus de 2 millions d’euros : « On a essayé de transmettre la rigueur japonaise et celle que demandent les milieux de l’aéronautique et de l’automobile à ces nouveaux secteurs d’activité. C’est ce qui plait ».  

 

DES MARCHES DIVERSIFIES 

Deux personnes au service technique dédiées à l’accompagnement des clients sur l’étude et le choix des différents modules LED changent également la donne : « Nous ne sommes pas un simple catalogue. Le conseil, qui est très important, est aussi un de nos atouts ». Un système bien rodé et encadré qui séduit ceux des enseignes. Là encore, si leurs systèmes se retrouvent sur celles de Séphora ou d’Hermès, Oshino Lamps ne traite pas directement avec eux mais bien avec les sous-traitants qui les équipent. Une évolution qui suit son temps et les innovations, parfaitement négociée par Pierre Yves Le Breton à qui l’aventure française est profondément liée.  

UN PARCOURS LUMINEUX 

A tout juste 20 ans, il était commercial dans une société qui distribuait des composants électroniques et des produits Oshino : « On a travaillé avec le milieu de l’aéronautique puis celui de l’automobile mais du fait de ses volumes, avoir un intermédiaire ne permettait pas de remporter certains marchés ». Le groupe japonais décide donc en 1989 de créer son propre bureau dans l’Hexagone et propose à Pierre Yves Le Breton, qui connaissait aussi bien les produits que les interlocuteurs, d’en prendre la tête.  L’entreprise voit le jour à Noisy-le-Sec en 1989 avant que son président n’émette le désir de la transférer 10 ans plus tard : « Ça a été accepté par Oshino en moins de 72 h ». Une rapidité qui fait rêver au pays de la langueur administrative mais signe également un gage de confiance : « Ils nous ont toujours laissé libre choix, même sur la vente d’autres produits. C’est une entreprise familiale quasi centenaire qui représente 300 personnes au total. Elle fonctionne comme ça avec les bureaux présents dans 10 pays, on a libre choix de s’adapter aux marchés, tant que ça génère du business », souligne Maryline Le Breton qui est amenée à prendre la succession lumineuse de son père à la présidence.