Béarn – Euralis en pleine santé

Guerre en Ukraine, inflation inédite et nouvelle épizootie d’influenza aviaire… : le contexte actuel a de quoi faire trembler nombre d’entreprises du secteur agroalimentaire. Et pourtant, certaines à l’instar d’Euralis semblent tirer leur épingle du jeu. Le groupe coopératif affiche en effet une santé de fer avec un chiffre d’affaires en progression constante depuis trois années consécutives, que ses dirigeants n’ont pas manqué de dévoiler ce lundi 12 décembre depuis leur siège à Lescar.

Christophe Congues, président, et Philippe Saux, directeur d’Euralis. © Euralis

Avec 1,64 milliard d’euros sur l’exercice 2021-2022 et une progression à 82 millions d’euros de l’EBITDA (bénéfice avant impôt), Christophe Congues, son président, a souligné qu’Euralis « avait démontré la durabilité de son modèle économique en confirmant sa stratégie de développement ». Une croissance particulièrement significative qui s’explique à la fois par une augmentation des prix et des volumes des céréales, par des gains de parts de marché pour les marques de foie gras Maison Montfort et Rougié et par la poursuite du développement de Lidéa, la nouvelle entité d’Euralis dédiée aux semences (+ 5 % de chiffre d’affaires).

Un développement à l’international

Depuis trois ans, Euralis mène un vaste programme qui visiblement porte ses fruits, dont la vocation est réaffirmée par Philippe Saux, directeur général : « Nous avons pour ambition de réussir ensemble les transformations agricole, alimentaire et énergétique en développant sur nos territoires des solutions et des produits innovants et durables ». 54 millions d’euros ont ainsi été investis cette année pour faire face à ces enjeux, qu’ils soient d’autonomie énergétique, climatique ou de souveraineté alimentaire.

Par ailleurs, outre cette nouvelle feuille de route, les dirigeants d’Euralis affirment vouloir également essaimer à l’international, alors que 30 % du chiffre d’affaires a été réalisé hors de France. Une ouverture « déterminante » pour les activités semences et foie gras, qui offre également de nouvelles opportunités de développement pour les productions locales.

54 millions d’euros ont été investis cette année pour faire face aux enjeux d’autonomie énergétique, climatique ou de souveraineté alimentaire.

De l’optimisme pour 2023

Au regard de ces trois dernières années, le groupe se veut confiant pour 2023, malgré un démarrage de l’exercice compliqué « avec une sécheresse sans précédent qui impacte les volumes collectés durant cet automne ». Des conditions climatiques qui auront « une incidence pour le pôle agricole et Lidéa » et amènent à travailler dès à présent sur l’optimisation de la ressource en eau.

À l’aube des fêtes de fin d’année, le groupe n’oublie pas également de mettre en garde les consommateurs : l’influenza aviaire, qui a impacté la production mais n’aura pas empêché en 2022 une progression de l’EBITDA de 4 millions d’euros sur les activités canard, « aura des conséquences sur la disponibilité » des pro- duits. Ce contexte de crise particulièrement impactant conduit par ailleurs le groupe coopératif à mettre les bouchées doubles pour pérenniser la filière foie gras. « Aux côtés de l’ensemble des éleveurs, nous sommes notamment acteurs du Plan Adour qui prévoit un vide sanitaire depuis le 15 décembre jusqu’au 15 janvier prochain », souligne-t-on ainsi chez Euralis. Et de préciser attendre également « la mise en place d’une vaccination des animaux », alors que plusieurs vaccins sont en cours de test.