Couverture du journal du 30/05/2025 Le nouveau magazine

BIO : stop ou encore ?

Alors que l’augmentation des coûts de l’énergie impacte le pouvoir d’achat des ménages français, la consommation des produits bios s’effrite. Tendance de fond ou simple écueil passager ? Réponse avec les professionnels du secteur.

LES JARDINS DE BOUET A LADOS bio

Jacques Beaucé (en arrière-plan), maraîcher bio aux Jardins de Bouet à Lados (33) © D. R.

C’est un petit refrain que l ’on entend depuis la publication des chiffres de la consommation 2021 : après des années de croissance ininterrompue, le marché des produits bios s’est infléchi pour la première fois. Un constat qui agace, notamment chez les producteurs bios, qui voient bien que ce résultat en demi-teinte fait plaisir aux adversaires du bio. Pourtant, ces chiffres, analysés attentivement, sont plus nuancés.

PLUS DE 3 % DE BAISSE EN GRANDES SURFACES

En effet, si la consommation a bien baissé de plus de 3 % dans les grandes surfaces, cette diminution dépasse à peine les 1 % si l’on prend en considération l’ensemble des circuits de distribution, à savoir : les petites surfaces, notamment spécialisées, la vente directe et la restauration collective (toujours en progression).

Une situation qui interpelle Irène Carrasco, présidente du groupement des producteurs bios du Lot-et-Garonne, Agrobio 47, et présidente déléguée de la fédération régionale de l’agriculture biologique : « ça arrange bien certains de dire qu’on est en crise mais la crise est pour tout le monde, dans tous les domaines, la baisse du pouvoir d’achat est générale et ne touche pas que le bio. La consommation alimentaire baisse pour le bio comme pour le conventionnel. Sur le terrain, on n’observe pas de déconversion des producteurs bios et de retour au conventionnel. Il y aura peut-être moins de conversion temporairement mais les installations se poursuivent en bio. Le développement de l’agriculture bio n’est pas linéaire mais il se poursuit ».

Sur le terrain, on n’observe pas de déconversion des producteurs bio, les installations en bio se poursuivent

© Shutterstock

10 ANS DE CROISSANCE À 2 CHIFFRES

Un constat partagé par Philippe Leymat, le nouveau président de l’interprofession bio de Nouvelle-Aquitaine, Interbio : « L’agriculture biologique a connu 10 ans de croissance à 2 chiffres que ce soit pour l’installation des jeunes paysans comme pour la consommation. Aujourd’hui l’installation…