En travaux depuis le mois de janvier, le musée du Chocolat de Cambo-les-Bains continue d’accueillir du public. En 2023, selon Christophe Puyodebat, 35 000 visiteurs ont parcouru cet espace de 200 m2 rempli d’outils de chocolatiers, d’ustensiles de dégustation, d’objets publicitaires, de documents historiques. En complément de cette visite gratuite, on peut observer le travail de l’équipe de l’artisan qui confectionne sur place les produits destinés aux cinq points de vente de l’enseigne. Dans le même bâtiment, une boutique propose les chocolats et les confiseries de la maison Puyodebat. La surface globale de 800 m2 du bâtiment va être doublée. Un salon de dégustation sera prochainement ouvert et l’extension du musée sera opérationnelle à l’été 2025.
Le musée d’un collectionneur
C’est en 2009 que Christophe Puyodebat a fait construire ce musée, boutique et laboratoire de production. Passionné par l’histoire du chocolat au Pays basque, c’est un collectionneur d’outils et d’objets parfois insolites, un chineur de brocantes, un passionné de ce métier séculaire. Alors installé à Bayonne où il tenait sa première chocolaterie et confiserie, il avait proposé son projet de musée aux élus de la ville qui l’avaient refusé. Mais quelques jours plus tard, Vincent Bru, maire de Cambo-les-Bains, l’avait contacté pour lui proposer d’accueillir le musée dans sa ville. Christophe Puyodebat garda sa boutique à Bayonne mais déménagea sa production et son siège social à Cambo. De ce fait, son entreprise ne peut plus participer aux journées du chocolat de Bayonne. Si Christophe Puyodebat respecte le savoir-faire de ses confrères bayonnais, il déplore le conservatisme et le protectionnisme de certaines vieilles maisons chocolatières de la ville.
Ouvert en 2009, le musée du Chocolat accueille 35 000 visiteurs par an
Pâtissier de Lionel Jospin
Âgé de 48 ans, ce natif de Lourdes a effectué son apprentissage à L’Atelier du Chocolat, une chocolaterie fondée par la famille Andrieu en 1951 à Bayonne. Titulaire d’un CAP « Pâtissier Glacier Chocolatier Confiseur », il a ensuite travaillé pour la Maison Dalloyau, prestigieux traiteur parisien et a officié à l’hôtel de Matignon, résidence officielle du Premier ministre. « J’ai été le pâtissier de Lionel Jospin durant deux ans », s’amuse-t-il. En 1999, il a repris une pâtisserie à Bayonne qu’il a développé pendant dix ans tout en obtenant une maîtrise de chocolatier à la chambre des métiers de Bayonne. Puis en 2009, en parallèle de son déménagement à Cambo-les-Bains, il s’est installé dans l’ancienne bijouterie Artéon, superbe boutique bayonnaise au style Belle Époque et aux peintures murales classées qu’il a transformée en chocolaterie avec salon de dégustation à l’étage.
Une boutique parisienne ce printemps
Grâce aux travaux en cours, la superficie du musée du Chocolat va être portée à 350 m2. Ouvert de Pâques à la Toussaint depuis sa création, ce site touristique sera ouvert toute l’année dès que son extension sera terminée. La superficie du laboratoire sera doublée pour occuper 600 m2. Cet agrandissement est indispensable pour fournir les cinq points de vente de Christophe Puyodebat. Après les boutiques de Bayonne et de Cambo-les-Bains ouvertes en 2009, il a créé une boutique avec salon de dégustation place Clemenceau, en plein centre-ville de Biarritz en 2021. Là encore, c’est dans une ancienne bijouterie Artéon mais cette fois au style Art Déco que la maison Puyodebat reçoit ses clients. Une franchise Puyodebat a été ouverte à Capbreton en 2022. Ce printemps, une boutique en nom propre a été inaugurée rue du 4-Septembre, dans le quartier de l’Opéra à Paris.
600 kg de chocolat produits en 1999, 65 tonnes cette année !
Un projet au Brésil
La société Puyodebat emploie 26 employés dont 15 à Cambo-les-Bains et réalise presque 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. 600 kg de chocolat ont été produits en 1999, 65 tonnes le seront cette année ! « En règle générale, les chocolats viennent du Venezuela. Cela concerne 60 % de la production : les tablettes, l’enrobage, les orangettes, les pralinés… », précise la Maison Puyodebat. En revanche, les chocolats grands crus commercialisés en tablettes ou en ganache sous forme de palets ne sont jamais mélangés. En ajoutant les confiseries, une centaine de produits sont commercialisés. « Nous avons des demandes tous les jours », témoigne Christophe Puyodebat à propos des sollicitations de revendeurs qu’il refuse poliment. Désormais assisté par sa fille Julie âgée de 24 ans, le maître chocolatier souhaite consolider son entreprise pour ses enfants et s’établir un jour au Brésil pour y exploiter une ferme à cacao.