Personnalité aussi discrète que reconnue dans l’écosystème du Sud-Ouest, Sylvie Chmilewsky dirige les cabinets d’expertise comptable Alinexe. Une adresse historique à Toulouse et une depuis 2011 en périphérie de Tarbes, à Ibos : elle gère au total huit salariés répartis sur les deux sites. Une activité professionnelle intense qui suffirait à beaucoup mais si Sylvie Chmilewsky se plaît dans les comptes, elle aime encore plus lorsqu’on peut compter les uns sur les autres. Investie en tant que bénévole dans de nombreuses associations, elle est surtout depuis plus de deux ans la présidente de la délégation des Hautes-Pyrénées des Femmes Chefs d’Entreprise (FCE). Au cœur de son second mandat qui prendra fin en 2025, elle entend bien poursuivre le cap qui guide l’antenne locale et booster le nombre d’adhérentes qui sont à ce jour une trentaine.
La force du collectif
Tous les mois, les FCE se retrouvent pour partager bien plus qu’une réunion ou une soirée à thème. Recouvrement des créances, réforme de la retraite, cybercriminalité, feng shui, médecine chinoise… Les fils conducteurs sont là, aussi variés que les intervenants sont de qualité : « On aborde de nombreux sujets qu’ils soient de société, économiques ou même bien-être, précise Sylvie Chmilewsky. Il y a peu, nous avons eu l’ancien procureur et le bâtonnier qui ont abordé les violences conjugales et familiales au sens large, c’était passionnant ». Le but premier de ces rendez-vous est de rompre l’isolement des femmes chefs d’entreprise comme l’explique la présidente : « Qu’elles puissent trouver un point d’appui, une écoute bienveillante et pourquoi pas une solution aux problèmes qu’elles peuvent rencontrer ». Sans surprise, dans le département, ceux-ci sont les mêmes que partout : des difficultés aussi bien de recruter que d’instaurer une stabilité du chiffre d’affaires.
Des profils de dirigeantes très différents
Fidèle aux valeurs portées par l’incroyable Yvonne Edmond Foinant, créatrice de l’association nationale devenue mondiale, 2024 perpétue l’action initiée en 1945 en assurant une dynamique collective pour un développement personnel. Nulle autre phrase ne résume mieux l’esprit FCE que celle de sa fondatrice : « Seules, nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles ». Et sur fond de business, de découvertes mais aussi de partage, les liens se nouent, chacune étant l’écho de ce que l’autre traverse ou a surmonté. Les profils sont pourtant fort différents, sur le papier du moins, allant de la dirigeante de TPE avec zéro employé à la chef d’entreprise de travaux publics et ses centaines de salariés : « Nous avons une majorité de TPE et PME dont beaucoup de professions libérales. Un de mes regrets est qu’aucune FCE installée dans le tourisme ou le sport ne nous ait encore rejointes alors qu’il y a de magnifiques entreprises dans les Hautes-Pyrénées », déplore Sylvie Chmilewsky dont l’objectif est d’atteindre les 40 adhérentes.
Le but premier est de rompre l’isolement des femmes chefs d’entreprise
Une présidente aux multiples agendas
Faire un peu plus grandir la notoriété des FCE dans le département figure dans son agenda de rentrée, agenda qui déborde car depuis juillet, Sylvie Chmilewsky est trésorière nationale de l’association. Une mission qu’elle relève avec le même plaisir. L’experte comptable assure un quotidien où l’activité professionnelle est aussi riche que l’investissement personnel, une recette qui nécessite des choix : « Je n’ai plus le temps pour certaines passions comme le vélo de route ou les sorties à moto. La seule que je garde c’est ma participation au chœur de chants sacrés, le Ma non tropo, à Toulouse. On fait des petits concerts dans les églises, les temples ou les mariages ». Comptable bénévole pour diverses associations, cette mère de famille de deux grands enfants a trouvé son équilibre dans un quotidien où l’autre, au sens large, tient une place : « Avec FCE, j’ai pu rencontrer des gens incroyables, me rapprocher de femmes qui sont à l’autre bout du monde et on voit qu’il est petit ». Pour les chefs d’entreprise de Nouvelle-Calédonie en pleine tourmente à celles du 65, Sylvie Chmilewsky partage son temps avec la même sincérité. En ce mois de septembre, elle est déjà en train de mettre en place les futures soirées d’échanges : entre l’intelligence artificielle et le devenir de l’humain, les rendez-vous s’avèrent passionnants. Quelle que soit la place de la femme dans cet avenir, celle des chefs d‘entreprises se conjuguera au pluriel parce qu’ensemble, elles le sont définitivement.