L’affaire aura titillé la curiosité des Palois pendant une bonne semaine, fin décembre dernier : une campagne d’affichage souhaitait, sur simple fond rouge et sans autres précisions, une « Bonne année 2004 » aux habitants de la cité béarnaise. Erreur délibérée ou involontaire ? Et quid de l’annonceur anonyme ? Les spéculations allaient bon train, jusqu’à attirer l’attention des médias locaux qui ont fait éclore la vérité : l’agence de communication paloise FSTL (Free-Style) a dévoilé avoir mené cette opération à l’occasion de ses 20 ans. Début janvier, les affiches étaient remplacées par un « Bonne année 2024 » signé FSTL, projetant la lumière sur cette créative entreprise.
Un métier « très chirurgical »
Depuis son lumineux bureau situé en centre-ville de Pau, Margret Tangerino en convient : Hugo et Greg, les deux salariés à l’origine de ces vœux intrigants, ont eu « une idée géniale » : « Nous souhaitions une punchline « strong and simple », en complicité avec les Palois. Pour nous, ce n’est pas une pub, mais davantage un hommage fait avec le cœur pour remercier cette ville depuis laquelle nous faisons rayonner des marques locales, nationales et internationales », sourit-elle, précisant néanmoins : « Par ailleurs, c’était aussi l’occasion, à partir d’une simple campagne d’affichage, de démontrer ce qu’est la communication globale et son efficacité. » La cofondatrice de FSTL, qui dirige l’agence avec son associé et mari, Paulo Tangerino, directeur de la création, aime à le préciser : son métier ne s’improvise pas. Il est même, dit-elle, « très chirurgical ».
Une antenne à Bordeaux en 2024
À 47 ans et une carrière entière dans la communication, Margret Tangerino sait de quoi elle parle. Il y a 20 ans, armés d’une solide expérience acquise dans de grosses agences à l’instar de Havas, les deux communicants choisissent Pau pour y installer leur société. Pour sa situation géographique, sa qualité de vie mais aussi sa fibre optique très haut débit dont la ville venait tout juste de se doter. Le duo porte une ambition : créer une agence à taille humaine de niveau national. Et décentralisée, donc. Un modèle unique en 2004, alors que le télétravail et le nomadisme sont loin d’être une évidence, et défendu par la dirigeante : « Contrairement à nos concurrents parisiens, notre siège est à Pau et nous avons une antenne à Paris, pas l’inverse. On s’est battus pour être à Pau et on ne la quittera pas. Par ailleurs, en 2024, nous avons prévu d’installer une antenne également à Bordeaux ».
Contrairement à nos concurrents parisiens, notre siège est à Pau et nous avons une antenne à Paris, pas l’inverse.
« Il n’y a pas de petits clients »
Ce développement du côté de la Gironde, s’il augure la potentialité d’accueillir de nouveaux clients, n’a pour autant pas vocation à faire grossir davantage FSTL qui affiche 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie 10 salariés et 40 free-lances. « Nous ne cherchons pas la croissance », remarque Margret Tangerino. « La force d’une agence à taille humaine comme la nôtre, avec une hiérarchie horizontale, c’est qu’il n’y a pas d’inertie. » La directrice de FSTL se félicite ainsi de connaître tous les dossiers, d’échanger au quotidien avec ses salariés, d’être joignable à tous moments par ses clients même les plus « gros ». « Gros » entre guillemets puisqu’« il n’y a pas de petits clients », insiste la patronne de FSTL, qui accompagne notamment Swiss Life, France Thermes ou encore Crédit Agricole Pyrénées Gascogne.
FSTL affiche 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie 10 salariés et 40 free-lances
Rester pionnier
Plusieurs fois récompensée par les trophées TopCom, « en quelque sorte les César de la com », l’agence paloise a su se démarquer dans un secteur pourtant concurrentiel, grâce à « énormément de savoir-faire » selon sa directrice. « Ma vision des années à venir ? Aller chercher de nouveaux clients, qui soient enthousiasmants, des marques qui nous plaisent. Ne jamais enfermer l’agence dans un modèle existant. Rester pionnier, comme on l’a toujours été, se réinventer et faire avancer notre métier sur ce qui est social et environnemental pour amener de la valeur sur notre territoire », résume-t-elle, évoquant également l’après. « Nous commençons à penser à la transition à nos collaborateurs. Il est de notre responsabilité de faire perdurer cette agence unique en son genre. C’est presque patrimonial. »
