Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Groupe Ayor : une première pierre et une transmission

Lors de la pose de première pierre du nouveau centre logistique du groupe Ayor, ce 20 juin à Marsac-sur-l’Isle, Raymond Hammel a officiellement passé le relais à son fils Mickael qui devient président de l’ETI familiale.

groupe Ayor

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 » C’est une étape importante dans notre histoire, le trait d’union entre l’entreprise historique et celle du futur avec Ayor 4.0. » Et quand devant le personnel, les représentants du monde économique et les élus réunis, Raymond Hammel ajoute qu’elle marque aussi le passage d’une génération à l’autre, Mickael n’est pas moins ému en rappelant que c’est sur ce site, il y a 30 ans, que son père avait conduit son garçon de 6 ans pour visiter le chantier, un soir d’été. « Je m’y étais ouvert le bras et cette cicatrice est devenue le symbole d’un attachement charnel à cette entreprise. »

75 ANS D’AVENTURE ENTREPRENEURIALE

La société Hammel (rebaptisée le groupe Ayor en 2018), c’est d’abord une histoire : celle de l’arrivée à Périgueux de Rolph en 1939 avec les réfugiés strasbourgeois. Il avait choisi de rester dans ce Périgord qui avait accueilli et protégé sa famille, ouvrant une quincaillerie près de la cathédrale, puis une robinetterie dans les locaux de la rue E.-Guillier où Raymond Hammel a ouvert l’incubateur H24 en 2019.

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L’entreprise fut parmi les premières à s’installer dans le parc d’activités Péri-Ouest, à Marsac-sur-l’Isle, où elle poursuit son développement dans plusieurs bâtiments près du centre de tri postal. Un ancien entrepôt de 1 500 m2 qui abritait déjà une partie de la logistique — réorganisée le temps des travaux — a fait place nette pour la construction d’un centre logistique de 4 500 m2, attendu pour février prochain et opérationnel avant l’été 2024. « Il serait bon que d’autres prennent exemple, à Péri-Ouest, et essaient au moins de rénover leurs façades », remarque le maire.

Le groupe fait ici du neuf sur du vieux avec le concours d’un partenaire local, Agema (Boulazac-Isle-Manoire), sans nouvelle artificialisation des sols, comme c’est aussi le cas à Saint-Martial d’Artenset pour son centre de stockage qui investira d’ici la fin d’année une partie des locaux des menuiseries Grégoire, liquidées il y a un an.

Pour rester compétitif, il faut se réinventer avec de nouvelles technologies et méthodes de travail

D’autres intentions environnementales suivent : auto-consommation d’énergie, photovoltaïque, réduction des emballages… Ce groupe « allié d’un habitat plus durable dans la gestion de l’eau » s’applique à lui-même ce qu’il réalise pour ses clients.

RÉPONDRE AUX DÉFIS ACTUELS DU MARCHÉ

Ce projet, préparé depuis deux ans en lien avec les équipes logistiques pour concevoir le bâtiment et le nouveau dispositif de gestion automatisé, en fera « un bijou technologique ». De quoi viser « l’excellence opérationnelle » dans le cadre du développement stratégique du groupe qui a réalisé un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros en 2022. Avec lui, des recrutements et des formations sont prévus pour s’adapter à de nouveaux métiers liés à la maintenance et à l’informatique. Raymond et Mickael Hammel, qui ont fait prospérer cette ETI à l’international, en Europe et en Asie, savent que « pour rester compétitif, il faut se réinventer avec de nouvelles technologies et méthodes de travail, dans le respect de l’environnement ».

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Le représentant du préfet, qui salue l’audace et la prise de risque que cela suppose, rappelle le soutien de l’État, 600 000 euros apportés au rebond d’après Covid dans le cadre du plan de relance. Andréa Brouille, vice-présidente de la Région chargée du Développement économique et de l’Innovation, note cette étape majeure pour « ce groupe passé du métier de la distribution au stade industriel en innovant au rythme d’une vingtaine de produits par an ». Ce renforcement de la chaîne de valeur en France « est une stratégie payante à l’heure où nous rencontrons des difficultés d’approvisionnement ». Et ce modèle de diversification économique reste à capital familial.

BIENTÔT DEUX GO STORE À BORDEAUX

L’attachement historique qui unit à jamais ce groupe au Périgord continue de dérouler les plans d’investissement sur place, même si Jacques Auzou, président du Grand Périgueux, rappelle « qu’il serait parti si des solutions n’avaient pas été trouvées lorsqu’il s’est trouvé à l’étroit à Marsac : le résultat est là ». 15 M€ sont investis sur ce nouveau bâtiment, c’est-à-dire surtout sur son système de préparation automatisé goods-to-person qui devrait améliorer les conditions de travail des 200 salariés sur le site (sur un effectif de 400 au total) en amenant le produit jusqu’à eux. « La capacité de production sera multipliée par six. » Les 20 000 références disponibles en moins de 24 h sont là pour satisfaire les professionnels du bâtiment, souvent en attente de solutions d’urgence. Ce à quoi répond aussi le Go Store (LVE n° 2542), qui séduit de nouveaux clients. Au premier concept installé à Périgueux va s’ajouter celui d’Eysines (Gironde) cet automne, puis de Lyon, et un modèle city dans Bordeaux, à la rentrée.