Tout est est démesuré à Biron, du château qui émerge du paysage loin à la ronde à la chapelle à double niveau construite à l’aube de la Renaissance sur le rempart oriental. Elle abritait deux ensembles sculpturaux d’exception réalisés au début du XVIe siècle par un Maître imagier resté inconnu, une Pietà et une Mise au Tombeau, que les plus grands musées du monde s’accordaient à saluer. Un article de référence sur la valeur de ces sculptures a été publié en 1902 dans la revue Les Arts. John Piermont Morgan, alors l’un des hommes les plus riches au monde et président du Metropolitan Museum de New York, les acquiert en mai 1907 auprès du dernier marquis de Biron, par l’intermédiaire de Jacques Seligmann, marchand d’art à Paris. Ces œuvres, dont aucun moulage n’a pu être réalisé en raison de leur état de conservation, font dès lors partie des pièces maîtresses de la galerie médiévale du Met.
3D APPLIQUÉE AU GÉNIE MÉDIÉVAL
Le temps a fait son œuvre, si l’on peut dire, depuis cette installation aux États-Unis et les techniques ont évolué : elles permettent aujourd’hui aux Ateliers des Fac-similés du Périgord, élite de la réplique patrimoniale basée à Montignac à laquelle on doit notamment le fac-similé de Lascaux, de livrer la restitution de la Pietà dans son écrin originel.
PARTENARIAT AUTOUR DE LA COPIE DES SCULPTURES
C’est en 2020 que la Semitour Périgord, gestionnaire de sites culturels, d’hébergement et de loisirs propriétés du Département (Lascaux, Biron…), a repris contact avec le Met pour lancer un partenariat autour de la copie des sculptures. La photogrammétrie et le test d’impression en 3D réalisés en 2022 ont convaincu de concrétiser ce projet de reconstitution, qui s’est déroulée durant toute cette année 2023 en Périgord après rencontre des équipes françaises et américaines à New York. Et le talent de l’Atelier, labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2016, a fait le reste : cette filiale de la Semitour a réalisé son premier fac-similé de sculptures monumentales (personnages à taille humaine) en alliant techniques de 3D et savoir-faire artistique, jusqu’à conserver la dégradation et les restes de polychromie.
L’installation vient d’avoir lieu à Biron, en présence de la conservatrice du Met, soulignant le destin international de l’Atelier en même temps que la diversification de ses compétences.
