Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Mécaméto, chaudronnier à succès

A Lons, près de Pau, Mécaméto continue sur sa belle lancée. En seulement 4 ans, forte de son expertise en chaudronnerie pour la méthanisation et l’hydroélectricité, la jeune entreprise a embauché plus de 20 personnes et vient de racheter une société charentaise

© Mécaméto

© Mécaméto

L’histoire derrière Mécaméto est d’abord celle de deux hommes ayant su rebondir. En 2018, Nicolas Girent et Guillaume Brillat viennent de se faire licencier d’une entreprise de chaudronnerie béarnaise en liquidation. Ensemble, ils décident de créer leur propre société, reprennent et terminent les chantiers commencés par leur ancien employeur avant d’enchaîner sur d’autres, passant en quelques jours de salariés à entrepreneurs. Aujourd’hui, 22 personnes les ont rejoints chez Mécaméto, au sein de leur atelier lonsois de 600 m2, et leur chiffre d’affaires a atteint les 1,8 million d’euros pour cet exercice. Une récompense certaine pour cette société de chaudronnerie spécialisée dans la construction d’unités de méthanisation et de centrales hydroélectriques, qui vient de clore 2022 en rachetant la société SCS, à Chalais en Charente.

Une nouvelle activité : l’extraction d’argile

« Nous allons continuer à développer l’activité de cette société, qui travaille notamment avec Imerys, spécialisée dans l’extraction d’argile. Notre entreprise intègre ainsi un troisième domaine d’activité », explique Nicolas Girent, précisant également « chercher à développer avec ce rachat les projets autour de centrales hydroélectriques en Auvergne ». Avec cette nouvelle agence charentaise, qui sera gérée par Johan Garcia Conquet, jusqu’ici salarié à Lons, 3 employés supplémentaires viennent grossir les rangs de Mécaméto. Et ce n’est que le début : Nicolas Girent et Guillaume Brillat espèrent embaucher entre 20 et 25 personnes d’ici 5 ans sur ce site.

Les dirigeants de Mécaméto espèrent embaucher entre 20 et 25 personnes d’ici 5 ans au sein de leur agence charentaise.

Au vu de ce dynamisme, il semble loin le temps où les deux trentenaires lançaient leur société avec seulement 500 € en poche, heureusement soutenus par Réseau Entreprendre Adour et Total Développement. Malgré tout, les cogérants gardent les pieds sur terre, n’ambitionnant pas un développement tous azimuts mais davantage une pérennisation de leur savoir-faire. Forte de ses compétences étendues, depuis la conception, jusqu’à la fabrication, l’installation et la maintenance, Mécaméto se taille à vitesse grand V une place de choix dans ce secteur de niche, développant par ailleurs des projets en interne avec ses ingénieurs. Dernier en date : des containers de micro méthanisation.

Nicolas Girent, co-gérant de Mécaméto

Nicolas Girent, co-gérant de Mécaméto © E. L.-T.

La méthanisation « transportable »

« Habituellement, on vend de la méthanisation agricole ou industrielle. Avec ce projet, nous prévoyons de créer des modules que l’on peut transporter en charge pour des événements ponctuels », précise Nicolas Girent. « Nous cherchons actuellement un site pour construire un prototype et ensuite lancer la production. » Ces containers seront par ailleurs également proposés aux centrales déjà existantes pour prendre le relais sur la production durant leurs opérations de maintenance. Pour l’heure, cette solution novatrice est en cours d’élaboration mais devrait se concrétiser dans l’année. Et ouvrir, semble-t-il, encore d’autres portes à Mécaméto.

Le prix de l’acier impacté

Comme la majorité des artisans, Nicolas Girent doit composer avec un contexte complexe. S’il reconnaît subir les conséquences de la guerre en Ukraine, il reste malgré tout plutôt optimiste : « En ce qui nous concerne, il y a du stock de matériaux, seul le prix de l’acier est impacté. L’an dernier, il a été multiplié par deux. Actuellement, il a un peu baissé. » Par ailleurs, côté recrutement, le cogérant de Mécaméto se dit plutôt épargné par le manque de personnel, précisant à ce sujet employer 5 apprentis en formation, notamment à l’École Nationale d’Ingénieur de Tarbes (ENIT) ou encore à l’UIMM.