Dans le Palio de Boulazac, mythique salle de basket périgourdine, l’ambiance est fébrile. Les quelque 1 000 adhérents du Medef présents ce mardi 26 septembre au soir attendent le clou du spectacle : Tony Parker. Et ils ne sont pas déçus. Tel un chauffeur de salle, il met le feu, en envoyant au passage au petit tacle aux Lakers de Los Angeles, son équipe ennemie lorsqu’il jouait aux Spurs de San Antonio en NBA. Mais c’est bien pour parler entrepreneuriat que l’ancien champion de basket est présent. Et s’il a choisi la Dordogne pour cette visite, ce n’est pas un hasard. C’est Thomas Dubiez, ami d’enfance et ancien camarade de l’Insep (institut national du sport, de l’expertise et de la performance) qui l’en a convaincu.
Il faut savoir déléguer, faire confiance à ses équipes.
FAIRE SES PREUVES
À la tête d’Infinity Nine Group, composé d’une quinzaine d’entités, Tony Parker a axé sa carrière de chef d’entreprise sur trois pôles : le sport, l’éducation et l’art de vivre. Station de ski, ASVEL Lyon-Villeurbanne, vignobles, académies de formation… Le futur investisseur dans l’émission Qui veut être mon associé ? est à l’affût de la moindre opportunité. Car « si les gens ne se moquent pas de toi quand tu leur expliques ton rêve, c’est que tu ne rêves pas assez grand », résume-t-il aux Périgourdins.
Un discours rodé pour celui qui intervient depuis deux ans, deux fois par mois dans des entreprises pour parler leadership, motivation des salariés et transmission. Lui- même a parlé de son modèle : Magic Johnson. « Avant même la retraite, je voulais préparer mon avenir, et j’ai voulu le rencontrer, car c’était un exemple incroyable, c’est l’un des joueurs qui a le plus réussi après sa carrière. » Son conseil ? « Faire le plus de réseau tant que l’on est encore en activité, car une fois que tu arrêtes de jouer, on t’oublie très vite. Alors j’ai rencontré beaucoup de chefs d’entreprises, des CEO… » Si les entrepreneurs périgourdins ne sont pas des joueurs professionnels de basket, ces conseils ont fait écho dans la salle. Tony Parker leur rappelle ainsi de « toujours faire leurs preuves » et de « parler le langage de leurs pairs, gagner leur respect ».
Si les gens ne se moquent pas de toi quand tu leur expliques ton rêve, c’est que tu ne rêves pas assez grand.
UNE « FRENCH MAFIA »
Avec humilité, le sportif et patron a également partagé son expérience entrepreneuriale, en rappelant qu’il est important de savoir s’entourer. « J’aime être avec des gens plus intelligents que moi, leur parler de mes projets, et être entouré de gens qui savent me dire non et me challengent. » Lui a sa « French Mafia » comme il la nomme et à ce titre il a fait la part belle aux femmes, qui représentent plus de la moitié des salariés de son entreprise et qui « savent lui parler franchement ». Une déclaration qui a touché le public. Le père de deux enfants a d’ailleurs été interrogé sur le juste partage entre famille et travail. « Il faut savoir déléguer, faire confiance à ses équipes. » Face à un contexte économique morose, le champion a fait preuve d’optimisme face aux adhérents du Medef Périgord : « Là où il y a une période de crise, je vois des opportunités », note Tony Parker. « Il ne faut pas subir la pression ni l’ignorer, c’est quelque chose de positif. »
LE MEDEF 24 MONTE EN PUISSANCE
L’antenne périgourdine du Medef se porte bien puisqu’elle a vu ses effectifs gonfler de 123 adhérents en une année, portant son nombre total à 1 200, soit « l’un des plus grands Medef sur le plan national », se félicite Christophe Fauvel. Depuis huit ans, le syndicat compte en moyenne trois nouveaux membres par semaine, et représente 40 % d’emplois dans le département. Dans son discours, le président du Medef Périgord en a profité pour rappeler l’importance de « remettre l’industrie à l’entrée du village, la crise sanitaire ayant redoré le blason des territoires ruraux ». Il a également fait part de son inquiétude sur la zéro artificialisation nette qui va « compliquer le développement de l’économie ».