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Mobilité professionnelle – Les 10 ans d’Home Move

Home Move, agence de relocation basée en Béarn, fête ses 10 ans. L’occasion pour Sophie Chassery, sa fondatrice et également présidente du Syndicat National des Professionnels de la Relocation et de la Mobilité, d’évoquer une profession souvent méconnue.

Sophie Chassery, fondatrice de Home Move. © Laurent Pascal - Home Move

Un changement de vie professionnelle, qu’il soit consécutif à une mutation ou à un recrutement, implique, sinon un grand bouleversement, une réelle organisation pour un salarié. La recherche d’un logement, le déménagement, l’accompagnement du conjoint ou encore tous les à-côtés liés à l’administration, depuis l’inscription des enfants à l’école jusqu’à la souscription d’un contrat d’électricité, nécessitent d’être en effet un tant soit peu réactif et disponible. Une charge mentale conséquente que Sophie Chassery, fondatrice de l’agence de relocation Home Move, se propose d’assumer en accompagnant la mobilité professionnelle des salariés. Un métier de niche qui représente malgré tout environ 1 000 emplois en France selon cette Béarnaise d’adoption, présidente du Syndicat National des Professionnels de la Relocation et de la Mobilité (SNPRM).

700 familles accompagnées

Sollicitée par les entreprises, à l’image d’Euralis, Teréga ou encore Safran, Sophie Chassery a assisté plus de 700 familles depuis la création de son agence, il y a 10 ans. Conscients de la plus-value d’un tel service, les services RH lui font confiance pour prendre leurs salariés sous son aile. « L’entreprise montre qu’elle se préoccupe du bien-être de ces derniers et, dans le même temps, se donne les moyens pour qu’ils soient le plus rapidement opérationnels sur site. De l’autre côté, je facilite la vie des personnes mutées ou embauchées, notamment dans un contexte de marché immobilier tendu. C’est un cercle vertueux pour tout le monde », remarque la dynamique quadragénaire.

Un service sur-mesure

Concernant le logement, la « spécialité » de Sophie Chassery, cette dernière se met en quête de répondre aux besoins précis des salariés : grâce notamment à un questionnaire poussé et de nombreux échanges, elle sait exactement quels biens proposer pour être efficace. « Je ne me substitue pas aux agences immobilières », précise-t-elle par ailleurs. « Au contraire, nous travaillons ensemble. Elles savent que je leur soumets des dossiers carrés et connaissent ma manière de procéder. » Seule à mener sa barque, Sophie Chassery n’œuvre pour autant pas seule. Elle s’est entourée d’un réseau d’experts pour mener à bien ses missions en perpétuelle évolution, alors que son métier s’est par ailleurs transformé au fil des années.

Adaptabilité et empathie

« Depuis cet été particulièrement, nous avons réalisé à quel point nous sommes soumis à la géopolitique, avec la fermeture des frontières et les difficultés d’obtention de visas pour les expats, ainsi qu’au marché de l’emploi et au marché de l’immobilier. Par ailleurs, il y a un effet rémanent post covid, avec un creux dans les mutations », remarque-t-elle. « S’adapter est le maître mot de ce métier, avec l’empathie. Si on n’a pas ces deux qualités, il faut en changer ! » En ce qui la concerne, Sophie Chassery dit s’y retrouver à 100 %, animée par une intention première : « Je veux m’occuper de gens alors qu’ils vivent une partie stressante de leur vie ».

Le conjoint accompagné

L’une des missions de Sophie Chassery est l’accompagnement des conjoints. « Pour l’entreprise, accompagner un conjoint, surtout lors d’un recrutement, c’est s’assurer que la famille va rester », précise-t-elle. « Lors d’un déménagement, la personne qui a le plus de mal à s’adapter à sa nouvelle vie, c’est le conjoint. » Dans ce contexte, la fondatrice de Home Move se pose comme « pourvoyeuse d’opportunités », en amenant le conjoint à réfléchir à son avenir professionnel ou en le mettant en relation avec des personnes de son réseau cherchant à recruter.

Un modèle économique malmené

Le 30 juin dernier, la subvention Mobili-Pass, versée depuis 20 ans aux professionnels de la relocation par Action Logement pour accompagner les salariés en mobilité, a été supprimée. Certaines agences ayant uniquement tablé sur cette aide ont dès lors vu leur modèle économique s’effondrer. Sophie Chassery, en sa qualité de présidente du SNPRM, souhaite que soit développé un nouvel outil. « Soit Action Logement met en place une enveloppe cette fois-ci directement versée aux entreprises, qui sont par ailleurs obligées de cotiser au 1 % logement », soumet-elle. « Ou bien, ce que nous proposons aux politiques, c’est que nos prestations puissent devenir déductibles des cotisations des entreprises aux 1 % logement. » En attendant que les choses avancent, Sophie Chassery espère que les entreprises seront de plus en plus nombreuses à prendre conscience de l’intérêt de débloquer un budget sur fonds propres pour accompagner à la mobilité de leurs salariés.