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Pêche restreinte dans le Golfe de Gascogne 

Du 22 janvier au 20 février 2024, la pêche sera interdite pour tous les bateaux de 8 mètres ou plus dans le Golfe de Gascogne. Mais les navires équipés de dispositifs de réduction des captures accidentelles de dauphins pourront continuer à pêcher.

©Taryn Elliott

L’arrêté publié le 26 octobre dernier dans le Journal officiel stipule l’interdiction de pêche temporaire dans le Golfe de Gascogne du 22 janvier au 20 février 2024 lors d’une période considérée comme la plus risquée pour le dauphin commun. Cette interdiction de 30 jours sera appliquée pour trois années consécutives à partir de 2024. Il était nécessaire de légiférer car les dauphins communs, marsouins et grands dauphins, des espèces officiellement protégées, sont victimes de captures accidentelles par milliers. Du 1er décembre 2022 au 3 avril 2023, un record de 1 380 animaux échoués sur le littoral a été atteint selon le décompte de l’observatoire Pelagis de l’Université de La Rochelle-CNRS.

Balises, répulsifs et caméras
En mars dernier, trois associations de défense de l’environnement avaient saisi le Conseil d’État qui avait ordonné ensuite au Gouvernement d’agir contre ces captures accidentelles dans un délai de six mois. Une interdiction de pêche d’une durée de quatre mois avait été évoquée et en réaction, une vingtaine de bateaux de marins-pêcheurs de la Côte basque, Capbreton et Arcachon avaient boqué le port de Bayonne le 29 mars. Après concertation nationale entre pêcheurs, autorités, scientifiques et associatifs, l’interdiction de pêche a été fixée à 30 jours avec de nombreuses dérogations. Les bateaux « équipés de dispositifs techniques actifs de réduction des captures accidentelles » comme des balises, des répulsifs acoustiques ou des caméras embarquées pourront pêcher.

Financements par l’Etat
« Nous allons jouer le jeu », a déclaré Serge Larzabal, président du Comité interdépartemental des pêches des Landes et des Pyrénées-Atlantiques et représentant des 151 navires inscrits au quartier maritime de Bayonne. D’après lui, les équipements de réduction de captures accidentelles seront financés par l’Etat et les bateaux recueilleront des données pour mieux mesurer l’ampleur ces captures accidentelles. L’Etat évalue à 600 le nombre de navires français concernés par cette mesure qui a aussi « vocation à s’appliquer » aux navires étrangers.