Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Salies-de-Béarn – La cure de jouvence

Depuis leur rachat par France Thermes en septembre 2021, les thermes de Salies-de-Béarn se préparent à vivre une transformation de grande ampleur. Le groupe investit en effet 26 millions d’euros pour créer « le premier resort thermal et touristique des Pyrénées-Atlantiques ».

Salies-de-Béarn

© Cyril Garrabos

A Salies-de-Béarn, un nouveau chapitre est en train de s’écrire, venant enrichir un peu plus encore la longue histoire de la Cité du Sel. Et pour cause : les thermes, véritable emblème de la ville au même titre que le sel qui fait la qualité de ses eaux, connaîtront dès l’année prochaine un sérieux coup de frais. Racheté à la municipalité par le groupe France Thermes, l’établissement sera modernisé et l’offre de soins élargie, mais pas seulement. Cet opérateur privé a également acquis l’ancien village de vacances ainsi que l’Hôtel de France et d’Angleterre avec pour objectif de créer un hôtel et deux résidences de tourisme. Pensé comme un projet global réunissant sur un même lieu une offre de soins médicalisés et de bien-être, de l’hébergement, de la restauration, des loisirs…, ce resort thermal et touristique devrait propulser les thermes de Salies dans la cour des grandes stations moyennant un investissement de 26 millions d’euros. Un budget conséquent qui, au regard des dernières investigations, devrait par ailleurs être revu à la hausse.

Les thermes rénovés d’ici un an

En ce qui concerne les thermes, construits en 1857, « le bâtiment est soumis à de fortes contraintes » remarque Sylvain Serafini, président du groupe France Thermes, aux côtés de Frédéric Moreau, directeur général délégué des thermes de Salies. « Des investigations poussées ont révélé que le bâtiment était plus dégradé que ce que nous avions identifié dans les audits préliminaires. » Attaqué par le sel, l’humidité mais également par les affres du temps couplés à de précédents « sous-investissements structurels », l’établissement thermal connaîtra malgré tout son lifting tant attendu. « Nous avons d’ores et déjà anticipé quelques travaux dès le début du mois de novembre, à l’image des bureaux transférés à l’étage dans des locaux jusqu’alors désaffectés, afin de libérer de l’espace pour les clients en rez-de-chaussée. Côté charpente et toi- ture également, des reprises importantes ont eu lieu », précise-t-il encore.

Frédéric Moreau, directeur général délégué des Thermes de Salies-de-Béarn

Frédéric Moreau, directeur général délégué des Thermes de Salies-de-Béarn © Cyril Garrabos

Gros travaux structurels

D’autres gros travaux structurels sur l’ensemble du bâtiment, incluant la rénovation du bassin thermal, sont prévus pour permettre « une modernité d’usage tout en conservant le caractère historique, puisqu’une partie du bâtiment est classé ». Pour ce faire, France Thermes est pour l’heure toujours en phase de consultation des entre- prises, que le groupe sollicite par ailleurs localement. Si le budget n’est pas encore acté, le calendrier se dessine malgré tout : les travaux devraient avoir lieu pendant l’intersaison entre novembre 2023 et mai 2024, en l’absence des curistes, pour une ouverture au printemps.

Désamantiage, démolition…

Du côté de l’ancien village de vacances Vacanciel, situé à quelques mètres des thermes, France Thermes porte un projet d’hôtel 3 étoiles proposant 70 chambres et suites, restaurant, piscine extérieure, mais également une résidence de tourisme trois étoiles comprenant 22 appartements. Le chantier a également commencé « même si ce n’est pas très visible ». Curage, désamiantage, démolition… ont précédé les gros travaux qui débuteront dans quelques mois, avec une livraison concomitante à celle des thermes rénovés. Une date butoir que Sylvain Sérafini donne sans frilosité, contrai- rement à celle concernant l’Hôtel de France et d’Angleterre, point d’orgue de ce nouveau complexe.

Reconstruire sur les ruines

Immense bâtisse construite en 1884, l’Hôtel de France et d’Angleterre est à l’abandon depuis 25 ans, après un incendie ayant ravagé ce qui fut le premier grand hôtel de luxe de la station thermale. En jetant son dévolu sur ce lieu en ruines, France Thermes joue semble-t-il gros, tant l’état de délabrement est visiblement avancé. Le pari de déconstruction-reconstruction est pour autant lancé, pour que l’ancien Hôtel de France et d’Angle- terre ainsi que son annexe la Villa Rosita deviennent « la signature visuelle de la destination », selon le président du groupe. À terme, si les études et autres investigations avancent dans le sens de France Thermes, une résidence de tourisme et de charme 4 étoiles avec 56 appartements y prendra ses aises. Reste encore à savoir quand exactement ce symbole salisien renaîtra de ses cendres.

Une offre haut de gamme

Si France Thermes voit grand, peaufinant sa future image et ne lésinant pas sur les moyens, c’est évidemment pour être le plus attractif possible et attirer davantage. Frédéric Moreau table sur 6 000 clients par an d’ici quelques années, soit environ 1 000 de plus que la fréquentation moyenne. Des curistes, mais également des personnes sans pathologies particulières mais à la recherche d’une offre de bien-être globale et haut de gamme, désireuses de s’offrir du temps pour soi. Le directeur délégué des thermes de Salies-de-Béarn est confiant face à l’avenir, ce modèle de resort thermal et touristique propre au groupe ayant été éprouvé dans chacune de ses stations, notamment à Bagnoles-de-l’Orne, mais également à Vichy ou encore à Vittel.

France Thermes ambitionne d’accueillir 6 000 curistes à l’année, contre 4 000 jusqu’alors.

Prendre soin des gens

Même les difficultés de recrutement du secteur ne semblent l’ébranler, alors qu’une quinzaine de salariés viendront dans un premier temps grossir les rangs de l’équipe des thermes, aujourd’hui composée de 49 personnes : « Nous portons un beau projet avec comme premier objectif celui de prendre soin des gens. Nos employés y sont sensibles : nous donnons du sens au travail que l’on veut faire tous les jours ».

 

France Thermes en chiffre

6 stations thermales exploitées à Bagnoles-de-l’Orne, Châtel-Guyon, Vichy, Néris-les-Bains, Salies-de-Béarn et Vittel

75 millions d’euros de chiffre d’affaires

42 000 curistes conventionnés par an

10 restaurants

Près de 1 250 chambres en hôtels et résidences de tourisme du 2 au 5 étoiles en France, 2 hôtels et centres de soins 4 et 5 étoiles à l’étranger Plus de 1 000 salariés en pleine saison

Devenir la station de la femme

Les thermes de Salies sont depuis toujours spécialisés dans le traitement de maladies et pathologies gynécologiques, telles que l’endométriose, les fibromes utérins, les douleurs pelviennes chroniques, la stérilité féminine, les troubles ménopausiques, le syndrome prémenstruel, ou encore la préparation à la fécondation in vitro. En investissant dans la station thermale béarnaise, France Thermes affiche son ambition : « devenir la station de la femme en 2023 ». La réouverture des cures a ainsi eu lieu le 20 février dernier, avec cet objectif en ligne de mire. Un démarrage que Frédéric Moreau qualifie de « satisfaisant ».