Teréga, un modèle solide

Béarn - 2022 fut une année aussi exceptionnelle que singulière pour Teréga, qui a performé avec 799M€ de chiffre d’affaires. L’opérateur gazier, dont le siège est installé à Pau, a assuré sa mission dans un contexte international bousculé et confirme sa stratégie tournée vers un futur décarboné.

« En 2022, nous avons été au rendez-vous » : les mots choisis par Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga à l’occasion de la conférence de presse annuelle de l’entreprise, donnent le ton. Teréga, acteur majeur des infrastructures de transport et de stockage de gaz, a ainsi réalisé sur son dernier exercice un CA de 799M€ et 492M€ hors équilibrage du réseau (+7%), dans un contexte « inédit » et « de rupture » selon son dirigeant. La guerre en Ukraine a en effet engendré un bouleversement des approvisionnements et des prix du gaz en Europe qui ont amené la société paloise à œuvrer en première ligne sur le transport et le stockage et à mettre en œuvre des services additionnels d’équilibrage sur le réseau. Ce sont ces opérations, dans un contexte de hausse des prix du gaz, qui ont eu un impact significatif sur le chiffre d’affaires tout en ayant une incidence mineure sur le résultat net de 95M€.

163M€ d’investissements

La forte progression de ce dernier de plus de 46% par rapport à 2021 est en effet présentée par Teréga comme « la conséquence directe de la hausse du chiffre d’affaires hors équilibrage réseau dans un contexte de stabilité des dépenses et de baisse des charges financières ». Un bilan positif pour la société paloise : « Plus encore que 2021, l’année 2022 confirme durablement la robustesse de notre modèle et nous incite à accélérer notre stratégie d’investissements pour faire de Teréga une entreprise motrice de la sécurité d’approvisionnement et du développement des énergies décarbonées de demain », souligne Dominique Mockly, précisant que le niveau d’investissement de Teréga a atteint les 163M€ en 2022, soit une hausse de 18% par rapport à l’année précédente.

2022 confirme durablement la robustesse de notre modèle et nous incite à accélérer notre stratégie d’investissements.

Dominique Mockly, PDG de Teréga © Teréga

Sécuriser les approvisionnements

Concernant la sécurisation des approvisionnements, les opérateurs d’infrastructures gazières ont dépassé cet hiver le taux de remplissage des stockages exigé (90%) par les règles européennes à cet effet. Une réaction dont Teréga se félicite, au même titre notamment que la décision commune de Teréga et d’Enagás d’augmenter de 66% la capacité des flux Sud-Nord du gazoduc Artère de l’Adour qui va permettre d’acheminer plus de gaz depuis la Péninsule Ibérique, cette dernière disposant d’infrastructures excédentaires par rapport à ses besoins.

Vers un futur décarboné

Du côté de l’accélération en faveur de la transition énergétique, Teréga ambitionne, selon son PDG, de devenir « une force motrice » en 2023 « pour soutenir la décarbonation et la sobriété énergétique de notre économie ». Dans cette optique, le programme BE POSITIF lancé l’an dernier engage l’entreprise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de -30% par rapport à 2021 à horizon 2030. Par ailleurs, autre élément clé au cœur de cette stratégie « verte », la filiale Teréga Solutions créée en 2021 continue le développement de technologies et de solutions de décarbonation. Système de méthanisation hybride, procédé digital unique de collecte, stockage et réutilisation des données d’un environnement industriel ou encore déploiement de réseaux multi-énergies intelligents… : l’innovation semble plus que jamais au cœur du nouveau modèle de Teréga.

Appel à manifestation d’intérêt pour HySoW

En 2022, Teréga a également signé un protocole d’accord avec les gestionnaires des réseaux de transport portugais, espagnols et français qui formalise la coopération sur H2Med, corridor énergétique pilier de la dorsale européenne de l’hydrogène. Il reliera ces trois pays au réseau énergétique européen pour transporter de l’hydrogène renouvelable de la Péninsule Ibérique vers l’Europe centrale, avec une capacité de transport de 2 millions de tonnes par an. En parallèle, Teréga développe le projet HySoW : ce corridor d’environ 600 km de canalisations, dont 30% converties du gaz naturel vers l’hydrogène, a vocation à acheminer 16 TWh/an d’hydrogène décarboné à travers le Sud-Ouest. Afin de dimensionner ce futur réseau, Teréga lance un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) des acteurs des marchés de l’hydrogène et du dioxyde de carbone, entre le 26 juin et le 10 octobre.