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Toulouse – Lancement du premier centre d’hydrologie spatiale opérationnelle

Les acteurs publics et privés toulousains du spatial et de l'hydrologie lancent ensemble HydroVenture : un centre d'hydrologie spatiale ayant pour vocation de mieux capter et analyser les données liées aux stocks et à la qualité de l'eau. En unissant leurs forces, les partenaires - qui s'adressent aux acteurs publics et privés - veulent contribuer à une meilleure gestion de la ressource en eau, et capter une partie du marché mondial inhérent.

©B.B. - La Vie Economique

Sous l’impulsion des trois sociétés implantées à Toulouse – CS Group, Magellium et Vortex-io – la joint-venture partenariale HydroVenture a été officiellement lancé le 28 mars. Composé de 14 membres*, entreprises privées et acteurs publics, ce partenariat vise à créer le « premier centre d’hydrologie spatiale opérationnelle pour le suivi et la gestion globale de l’eau ». Concrètement, HydroVenture va utiliser les compétences de pointe de tous ses partenaires en termes d’observation de la Terre (données spatiales et données in situ) et d’hydrologie pour proposer des solutions au service de la gestion de la ressource en eau. « Le marché mondial de l’hydrologie via l’observation de la Terre, estimé aujourd’hui à 2,8 milliards d’euros, pourrait doubler à l’horizon 2031 », affirme Gwenaël Souillé, directeur du business development B.U Space de CS Group .« HydroVentureespère capterr400à500 millionss d’euros de ce marché, afin de s’autofinancer », complète Joël Dorandeu, responsable de l’unité Observation de la Terre de Magellium.

« Des outils pourront suivre les niveaux des réservoirs d’eau, pour surveiller la qualité des plans d’eau ou le niveau d’étiage des cours d’eau, ou encore pour détecter et suivre l’irrigation »

Au service des acteurs publics et privés

« A nous tous, nous avons déjà 14 services à proposer, opérationnels ou en phase de le devenir », déclare Guillaume Valandeau, co-fondateur de Vortex-io. Parmi eux, des outils pour suivre les niveaux des réservoirs d’eau, pour surveiller la qualité des plans d’eau ou le niveau d’étiage des cours d’eau, ou encore pour détecter et suivre l’irrigation. Des solutions qui pourraient intéresser les acteurs publics, mais également le secteur privé, notamment dans le domaine des assurances, de l’agriculture, du transport fluvial ou encore de l’industrie. Si HydroVenture n’est pour l’heure qu’aux prémices de son existence, ses membres prévoient de déployer son offre commerciale dans les prochaines semaines. « Il nous faut gagner nos premiers projets pour recruter, nous l’espérons rapidement, une équipe commerciale », confie à La Vie Economique Joël Dorandeu. Pour élargir encore son offre de services et s’attaquer au marché européen voire mondial, la joint-venture souhaite attirer de nouveaux partenaires européens. « Deux acteurs frappent déjà à la porte, et nous devrions bientôt être 16 », selon Joël Dorandeu.

Un jumeau numérique hydrologique de la Terre

À côté de son service commercial qui soutiendra l’autonomie financière d’HydroVenture, la joint-venture partenariale comprend également un centre de surveillance opérationnel pour le suivi en temps réel des cycles de l’eau et un service Recherche et Développement. Ensemble, les partenaires prévoient de rassembler un maximum de données pour alimenter le « futur jumeau numérique hydrologique de la Terre ». Un outil qui s’avèrera fort utile pour la prise de décision lorsqu’on sait qu’aujourd’hui, 20 % de la population mondiale est exposée au risque inondation et 50 % à la pénurie d’eau. En 2050, la demande mondiale en eau devrait augmenter de 55 %.

*CS, Vortex-Io, Magellium, Data Terra, BRL, Cerfacs, CLS, Hydromatters, Meoss, Sertit, le CNRS, le Cnes, l’Inrae, l’IRD.