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La bastide de Domme et ses remparts : Domme sans dommages

Les remparts de Domme figurent parmi les cinq projets de sauvetage retenus dans la région par la Mission patrimoine.

Les remparts de Domme

Les remparts de Domme © D. R.

Classés Monuments historiques, les remparts de la bastide nécessitent d’importants travaux de restauration pour contrer le dé jointoiement quasi généralisé des maçonneries, l’abondance de végétation et l’affaissement de certaines parties. En lien avec la DRAC Nouvelle-Aquitaine, la municipalité a fait appel à un architecte du patrimoine qualifié pour intervenir sur les édifices classés afin de mener ce projet sur plusieurs années et tranches de travaux. De quoi conserver l’authenticité de ce village qui compte parmi les plus beaux du Périgord, dans le périmètre adulé de Sarlat, La Roque-Gageac, Castelnaud et Beynac. En même temps que le lieu, c’est un pan de notre histoire qu’il s’agit de préserver au cœur du Périgord médiéval. Fondée en 1281 par Philippe III le Hardi, la bastide royale domine le cours de la Dordogne depuis son promontoire. À partir de la place de la Halle, la cité s’est développée par îlots de maisons, profitant de la position naturelle du site. La construction des remparts débute en 1300, l’ouvrage défensif comportant trois imposantes portes. Celle des Tours, la plus majestueuse, affirmait l’autorité du roi, alors occupé à disputer la Guyenne et l’Agenais aux Anglais.

Domme et son rempart médiéval

Long de 1,2 km, le rempart qui ceinturait la bastide a conservé son tracé général. Certains pans ont été laissés à l’abandon après les conflits, ou détruits pour ouvrir la cité à la circulation automobile. On y a puisé des pierres pour d’autres constructions. Plus de 150 habitants se sont mobilisés en fondant en 1993 l’association de sauvegarde de la bastide de Domme et de ses remparts (ASBDR). En accord avec la mairie, ils mettent leur énergie au service de la bastide, pour nettoyer et dégager les remparts. Quand la mission est trop périlleuse, ces « débroussailleurs » financent des tranches de travaux pour repousser les lierres et figuiers qui déstabilisent la structure des murs. La Mission patrimoine arrive en renfort et fait appel à la générosité des citoyens pour soutenir la protection de cette enceinte.

Retombées économiques

La Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, portée par Stéphane Bern, est déployée par la Fondation du patrimoine avec le soutien du ministère de la Culture et FDJ. Elle est déjà engagée dans la restauration de 627 sites en France, dont 297 sont d’ores et déjà sauvés (travaux achevés pour 115 d’entre eux et en cours pour 182 sites). Elle met en avant le retour sur investissements que favorisent ces opérations : 1 euro de don entraîne 21 euros de retombées dans l’économie de proximité. « Le patrimoine est le garant d’un développement local durable participant au maintien et à la création d’emplois non délocalisables dans le secteur du bâtiment et du tourisme, ainsi qu’à la formation et à la transmission des savoir-faire. » Cette action aux côtés des collectivités, des associations locales et des artisans contribue à redonner vie aux territoires.