Le Salon international de l’agriculture était le lieu tout choisi pour célébrer comme il se doit l’inscription de la transhumance au patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’humanité de l’Unesco, à l’initiative du Collectif des races locales de massif (CORAM). Ce mardi 27 février, à l’occasion de la journée des Pyrénées-Atlantiques, les représentants du Département ont ainsi débuté joyeusement leur visite par un arrêt au stand de l’association pyrénéenne. Un choix symbolique mais surtout lourd de sens : sur les 4 400 exploitations qui pratiquent la transhumance dans les Pyrénées, la moitié est située dans le département.
Une pratique menacée
Pour Emeric Jouhet, directeur du CORAM, il s’agit là « d’une réelle reconnaissance d’un patrimoine séculaire dont les éleveurs doivent être fiers » et « d’une vision de la montagne ». « Cette inscription reconnaît que celle-ci est habitée, qu’il y a des éleveurs, des bergers, des cabanes et des troupeaux à préserver », assène-t-il. « Il s’agit d’une pratique culturelle riche et moderne, qui génère beaucoup d’activités économiques sur les territoires où elle est menacée par le changement climatique, les difficultés du métier et de la formation, mais aussi les problèmes de prédation. » En ce sens, la candidature française, qui a été acceptée au même titre que celles de 9 autres pays, s’est doublée d’un plan de sauvegarde et de la valorisation de la transhumance.
Source de résilience sociale et économique
« Cette marque de reconnaissance nous oblige. Il faut que ce soit déclencheur, qu’il y ait un effet levier et surtout que cela ne s’essouffle pas », remarque Claude Soulas, membre du CORAM dont les représentants étaient présents en nombre sur le salon. Pour ce dernier, cette étape, si elle est cruciale, est surtout un levier pour mobiliser la communauté mais aussi les acteurs locaux comme nationaux. Déjà, le ministère de l’Agriculture qui a participé activement à l’aboutissement de cette démarche s’est exprimé en ce sens : « L’inscription de la transhumance permettra d’en reconnaître le rôle comme source de résilience sociale et économique », a-t-il ainsi réagi. « Elle soutiendra également les politiques publiques visant à protéger cette pratique et influencera les stratégies nationales de développement durable ». Visiblement, et comme le remarque Emeric Jouhet, « le travail ne fait que commencer ».