Couverture du journal du 05/11/2024 Le nouveau magazine

Agriculture – La Région maintient le cap « vert »

Depuis le Salon international de l’Agriculture de Paris, la Région Nouvelle-Aquitaine a de nouveau défendu sa trajectoire agroécologique. Dans un contexte de crise du monde agricole, la collectivité mise sur l’accompagnement des agriculteurs dans cette transition.

© E.L-T - La Vie Economique

Ce mercredi 28 février, Alain Rousset déambulait avec sérénité dans les allées du Salon international de l’Agriculture, serrant des mains, félicitant des éleveurs et dégustant jambon Kintoa et autres fromages de pays. Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine avait de fait annoncé aborder l’événement « tranquillement », dans un contexte pourtant tendu. Ainsi, si cette édition s’est ouverte pour Emmanuel Macron sous les sifflets et les prises à partie des agriculteurs, l’élu néo-aquitain a seulement subi quelques invectives de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne qui ne l’ont pas détourné de son propos. En 2024, par la voix de son président, la Nouvelle-Aquitaine réaffirme en effet sa volonté de devenir la première région française écoresponsable d’ici 2030, avec l’aide de son agriculture.

240 M€ pour l’agriculture

Pour être à la hauteur de ses ambitions, le Conseil régional dit mettre les moyens : « Nous allouons à l’agriculture un budget annuel de 240 millions d’euros. Je ne suis pas sûr qu’il y ait ce niveau d’intervention dans d’autres régions… », s’est satisfait Alain Rousset depuis le stand de la Nouvelle-Aquitaine situé au cœur du salon. Une enveloppe jugée conséquente, donc, destinée en grande partie à soutenir l’adaptation du monde agricole face au changement climatique. « Les agriculteurs ne sont pas contre le principe de la transition agroécologique », a-t-il tenu à préciser. « La question qui se pose, c’est comment les accompagner pour changer de pratiques et disposer de nouveaux outils. »

© E.L-T - La Vie Economique

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Des alternatives aux pesticides

La Région, qui se veut innovante, alloue notamment 17 millions d’euros sur ces 240 millions d’euros à la recherche afin de développer un matériel agricole innovant (qui permettrait entre autres de désherber sans glyphosate) et également de déployer des alternatives naturelles aux pesticides. « Nous regroupons un très grand nombre d’entreprises en Nouvelle-Aquitaine qui travaillent sur ce sujet. La bataille que nous menons aujourd’hui, c’est d’accélérer l’homologation de ces produits alternatifs », a évoqué le président de Région avant d’enchaîner sur un deuxième axe de travail majeur : le renouvellement des générations. En 2023, 34 millions d’euros ont ainsi été investis pour installer 1 000 nouveaux agriculteurs, et attribuer 200 prêts d’honneur.

L’alimentation durable, une priorité

Autre sujet développé par Alain Rousset : la loi Egalim, qui impose notamment 20 % d’aliments bios dans les cantines et jusqu’à 50 % de produits durables labélisés. La Région, qui a distribué 25 millions de repas dans les 300 lycées néo-aquitains, a dans ce cadre créé l’ACENA en 2017, une association réunissant 26 groupements de commandes portés par les Établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Une manière pour la Région d’avoir « une force de frappe importante ». Ainsi, l’ensemble des repas distribués par la structure provient à 60 % de circuits courts et 20 % de bio. L’agriculture biologique qui, par ailleurs, « doit être au premier rang des préoccupations » de la collectivité qui consacrera à nouveau 14 millions d’euros à l’aide au maintien en 2024.

L’agriculture néo-aquitaine en chiffres

60 000 exploitations

180 000 employés

11 milliards d’euros de chiffre d’affaires en agriculture

30 milliards d’euros de chiffre d’affaires en agroalimentaire

301 produits sous signes officiels de la qualité et de l’origine