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Crédit Agricole Pyrénées Gascogne : une belle dynamique

2022 s’est achevée sur un bilan positif pour le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, au regard de ses bons résultats. Paul Carite, le directeur de la première banque régionale présente dans les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Gers, dont le siège est situé à Serres-Castet, s’en réjouit. Malgré tout, il tempère : l’année 2023 s’annonce troublée.

Paul Carite, directeur du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne. @ Cyril Garrabos

Paul Carite, directeur du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne. @ Cyril Garrabos

La Vie Economique : Lors de la dernière assemblée générale du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, vous avez présenté un « bilan positif » pour 2022, et ce malgré un contexte économique particulier. Quel était-il ?

Paul Carite : « 2022 a en effet été une année de changements de paradigmes. On était au sortir d’une crise sanitaire violente et on pariait sur une relance, un rattrapage économique conséquent par rapport aux années précédentes. Malheureusement, le conflit russo-ukrainien a remis en cause le démarrage économique fulgurant et a déséquilibré les paramètres micro-économiques. Nous nous sommes trouvés face à la conjonction de deux éléments notables : d’un côté, une banque centrale européenne qui souhaitait sortir de la politique accommodante des années précédentes et de l’autre, une lutte contre l’inflation. Le seul mandat de la banque centrale européenne est d’avoir une inflation en dessous de 2 % : pour lutter contre celle-ci, il y a eu une augmentation subite et jamais vue des taux. Pour autant, pour nous, c’est l’année où on a eu le plus d’activité. Le marché a été plutôt dynamique et nous avons progressé sur ce dernier. »

LVE : Pouvez-vous nous donner quelques chiffres qui témoignent de la vitalité du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne ?

P. C. : « À titre d’exemple, nous avons mis l’an dernier au service de nos clients quasiment 3 milliards d’euros de nouveaux crédits et plus de 42 000 projets ont été accompagnés. Sur la collecte et sur les professionnels, nous avons également augmenté significativement, ainsi que sur l’assurance qui a connu une évolution de 3,5 % l’an dernier. En résumé, 2022 a été une année dynamique sur le plan de l’activité commerciale avec une satisfaction client de très bon niveau. Par ailleurs, nous avons eu 28 000 nouveaux clients en 2022. C’est une preuve que la banque traditionnelle est encore très prisée. »

Nous avons eu 28 000 nouveaux clients en 2022…Une preuve que la banque traditionnelle est encore très prisée.

LVE : Les banques digitales ne sont donc pas une « menace » pour une banque dite traditionnelle ?

P. C. : « Les banques digitales nous ont challengés. Elles nous ont obligés à être beaucoup plus digital natives, et nous le sommes. De leur côté, elles n’auront jamais le contact humain. À ce sujet, notre objectif est de mailler tous les territoires en proximité : nous ne sommes pas sur des plans de fermetures d’agences. Tout le monde, où qu’il soit, a besoin de vivre avec un acteur comme nous à ses côtés. »

LVE : Vous avez également annoncé les résultats financiers du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne pour 2022. Quels sont-ils ?

P. C. : « Les résultats financiers traduisent cette bonne année, avec 95 millions d’euros de résultat net. C’est ce qui permet d’avoir une banque qui satisfasse large- ment toutes les obligations prudentielles de la banque centrale européenne, avec une capitalisation extraordinaire puisque tout le bénéfice reste dans l’entreprise pour être réinvesti localement. »

crédit agricole de gascogne pyrénées

© Cyril Garrabos

LVE : Les analystes évoquaient il y a peu encore une « explosion » des banques. Qu’en est-il ?

P. C. : « Les banques françaises sont solides : il n’y a pas de crise bancaire. La notion des taux fixes, qui est un savoir-faire bancaire français qui demande de la gestion actif-passif très sophistiquée, protège les clients et, par là-même, nous protège aussi. C’est un jeu gagnant-gagnant avec les clients, sécurisant pour eux et pour l’économie en général. De la même manière, nous sommes une banque universelle puisque nous sommes sur l ’ensemble des besoins de nos clients, sur la totalité des métiers : nous avons en ce sens une solidité durable. Chacun des moteurs fonctionne : si l’un n’est pas au même rythme, les autres compensent. La banque universelle française n’aura jamais de méforme comme peut l’avoir la Silicon Valley Banque ou le Credit Suisse. »

Les banques françaises sont solides : il n’y a pas de crise bancaire.

LVE : 2022 a donc été une année dynamique. Peut-on s’attendre à une année 2023 sous les mêmes auspices ?

P. C. : « La crise de confiance, l’inflation, les salaires, la grogne sociale… : pendant 2, 3, 4 ans, je ne saurais dire exactement, on sera dans cet environnement perturbé. Notre rôle va être de continuer à aider ceux qui réussissent comme ceux qui souffrent. Pour ces derniers, nous avons mis en place des prêts garantis par l’État et des prêts pour faire face aux différentes problématiques, qu’elles soient climatiques, alimentaires comme la grippe aviaire. Nous aidons également les personnes en fragilité en ayant des tarifs qui soient à zéro ou peu chers, avec une modération tarifaire qui coûte 5 millions d’euros à la Caisse régionale tous les ans. Nous avons également créé des gammes de services pour les personnes qui entrent dans la vie active. Et à cela se rajoute en 2023 le plafonnement de l’augmentation de nos prix de chacune de nos lignes à 2 % en exonérant la clientèle fragile et les jeunes. Cela représente une augmentation globale de 1,5 % à mettre en regard d’une inflation à 6 %. »

LVE : Quel regard portez-vous sur l’économie de nos territoires ?

P. C. : « Comme je le disais, nous devrions être aux abords de moments difficiles, sur nos territoires comme ailleurs. Mais il faut essayer de factualiser : à ce jour, nous ne voyons pas de détérioration de nos indicateurs de risques. Il peut y avoir quelques signaux faibles qui nous sensibilisent, mais nous avons aussi un savoir-faire qui nous permet d’accompagner nos clients dès les premiers signes. Cela étant dit, il est vrai que certains secteurs sont en difficulté sur nos territoires, comme le secteur agricole avec la grippe aviaire, la crise bovine, les aléas climatiques. Je pense également aux cafés hôtels restaurants, ou encore à l’économie de la neige, sans oublier Lourdes qui doit trouver des relais de croissance… Malgré tout, j’ai plu- tôt tendance à penser que l’esprit d’entrepreneuriat et de responsabilité de tout un chacun va nous permettre de traverser cette période dans les meilleures conditions. C’est une situation d’opportunité et le moment de bâtir le monde de demain. Dans cette optique, sur la filière aéronautique, nous avons beaucoup travaillé avec les principaux opérateurs industriels sur une filière post-crise et nouvelle formule. »

LVE : Vous parlez d’esprit entrepreneurial. Sommes-nous sur un territoire d’entrepreneurs ?

P. C. : « Pour commencer, au Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, nous sommes des entrepreneurs. C’est dans notre ADN d’être pionnier, innovant et d’ouvrir des voies. Nous avons par exemple créé le Connecteur à Biarritz pour justement imaginer la transformation du territoire et servir une affirmation : travailler là où je veux vivre. On y fait de l’expérimentation sur les parcours de formations, sur l ’accompagnement des entre- prises, sur la capacité de travailler en commun et dans un écosystème… C’est un marqueur fort de ce qu’est le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne et de ce que doivent être les initiatives portées par les entreprises dans le territoire. Par ailleurs, on voit beaucoup d’entreprises installées qui entreprennent et également toute une nouvelle génération qui se promeut entrepreneur. Depuis trois ans, il y a un réel foisonnement d’initiatives sur notre territoire. »

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© D. R.

Cap sur les énergies renouvelables

Pour Paul Carite, outre la valeur économique du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, « sa raison d’agir s’est transformée », se muant « en quelque chose de plus profond, de l’ordre du sociétal ». Un tournant amplifié ces dernières années mais emprunté depuis 2009 avec la création de CAPG Énergies Nouvelles (CAPGEN). Cette filiale du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, dédiée à l’investissement et au développement de projets dans les énergies renouvelables en partenariat avec les professionnels et agriculteurs de ses territoires, a « beaucoup prospéré », selon le directeur de la caisse régionale. « Aujourd’hui, il y a 1 400 points de production et l’investissement représente un volume de production d’une ville de 400 000 habit

Le CAPG en chiffres

397,7 M€ de PNB et 95 M€ de résultat net en 2022

21,3 Md € d’encours épargne soit une part de marché collecte de 34,8 % dont 382,6 M€ de parts sociales

16,2 Md € d’encours crédit dont 42 032 projets financés en 2022 pour un montant de 2,9 Md €

590 000 clients dont 28 000 nouveaux clients en 2022

426 196 clients sociétaires

2 225 collaborateurs au sein du groupe

138 agences sur trois départements : le Gers, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques