Début octobre, Florian Faideau et son équipe quitteront leur bureau de Bayonne pour s’installer dans des locaux de 350 m2 situés dans la résidence Toki Lana également implantée à Bayonne. Déjà forte de 24 salariés, l’équipe de Docorga disposera de bureaux susceptibles d’accueillir de 40 à 50 personnes. « L’objectif est d’y arriver en deux ou trois ans », ambitionne le patron de cette société en croissance. Six recrutements sont en cours pour des postes de chef de produit, développeur informatique, ingénieur informatique, responsable de contenus, chargé d’affaires, chargé de relations clients… L’ambition affichée est de devenir la première plateforme de gestion de soins de rééducation.
Solution clés en main
Créée en 2014 près de Paris et installée à Bayonne en 2018, la start-up Docorga fait partie de la dizaine de plateformes françaises grignotant des parts de marché à Doctolib, leader de l’e-santé en Europe et récemment valorisé à 6,4 milliards de dollars. Alors que Doctolib s’adresse à tous les professionnels de santé et revendique 340 000 utilisateurs pour 80 millions de patients, Docorga se présente comme une plateforme spécialisée. Elle s’adresse aux professionnels de la rééducation et de la santé mentale (orthophonistes, psychomotriciens, psychologues, ergothérapeutes) en leur proposant une solution clé en main, de la demande de prise en charge jusqu’à la facturation des actes.
Outil pour les libéraux
« J’étais convaincu que le marché de la santé ne pouvait pas être géré par une plateforme de réservation comme on en trouve dans l’hôtellerie », affirme Florian Faideau. Inspiré par les besoins de son frère psychomotricien en libéral, ce diplômé de l’école supérieure de commerce Audencia de Nantes a créé un outil destiné à faciliter la gestion de ses tâches administratives. Agenda, collecte et transmission de documents médicaux, création de factures, suivi des paiements, comptabilité, Docorga se présente comme une solution complète. La plateforme ne propose pas de faire gagner des patients mais aide les praticiens à administrer leur clientèle existante et à hiérarchiser leurs demandes de consultation. Celles-ci étant particulièrement nombreuses dans les déserts médicaux du territoire national.
4 000 clients
Quatre outils sont proposés gratuitement : un agenda pour organiser les consultations, un fichier de patients, une messagerie sécurisée, une mise en conformité à la réglementation générale sur la protection des données de santé (RGPD). Quatre outils sont commercialisés : une comptabilité (factures d’actes, rétrocessions, devis, livre de recettes, suivi des impayés, justificatifs), une prise de rendez-vous en ligne, une solution de rappel SMS pour valider les rendez-vous, un formulaire de demande de prise en charge à remplir par le patient. D’après Florian Faideau, 4 000 utilisateurs utilisent les outils gratuits et 4 000 clients ont choisi l’abonnement mensuel à 54,90 euros pour disposer de la totalité des outils. L’offre de Doctolib équivalente est de 149 euros TTC par mois.
Docorga se présente comme la première alternative à Doctolib pour les professionnels de santé réglementés
Alternative à Doctolib
Toujours selon Florian Faideau, Docorga est leader sur quatre professions (orthophoniste, psychomotricien, psychologue, ergothérapeute) et se présente comme la première alternative à Doctolib pour les professionnels de santé réglementés. En France, on évalue à 500 000 le nombre de professionnels de la santé exerçant en libéral dont la moitié en paramédical. La stratégie de Docorga est de se développer métier par métier en visant d’abord ceux qui ne peuvent se financer un secrétariat. En comptant large, Florian Faideau estime à 100 000 praticiens le marché de Docorga. Rentable et en constante croissance selon lui, la société vise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros pour début 2025.
La Medtech basque en gestation
Contraction des termes anglais « medical » et « technology », la Medtech désigne les technologies innovantes conçues pour améliorer la santé. Présentée en juin 2023 par la Communauté d’agglomération du Pays basque, la feuille de route « Industries de la santé et MedTech » du Pays basque est en cours d’élaboration. Récemment inauguré à Bidart, un bâtiment de 3 450 m2 accueille les chercheurs de la société suisse Sofia Genetics, une pépinière d’entreprises « Medtech » pour l’instant inoccupée tout comme l’étage réservé à l’Institut Curie. Mais le projet de Medtech basque se construit actuellement avec tous ses partenaires dont l’université de Pau et des Pays de l’Adour, initiatrice d’une nouvelle chaire universitaire sur les données médicales.