Ils commencent à inonder les grandes surfaces. Des bag-in-box (BIB) de trois litres, avec un message qui interpelle : « soutenons nos vignerons ». Tel est le nom de cette nouvelle marque de vins, solidaire, qui a émergé début 2025.
Des membres de la coordination rurale de Dordogne, Gironde et Lot-et-Garonne ont débarqué, en décembre 2024, à la Maison Parsat à Eymet en Dordogne, et aux Grands Chais de France, à Landiras en Gironde, pour demander des comptes. Alors que le monde viticole est en crise, pourquoi faire appel à des vins espagnols pour leur BIB ?
Pendant près de trois heures, Jean-Marc Parsat les a écoutés, et promis de les revoir. Et pour cause : le négociant en vins avait déjà créé, en février 2024, « Résurrection », un vin solidaire et local.
Soutenir les AOP Rouge
Une initiative qui a interpellé les viticulteurs de la région, et qui a appelé à un projet d’ampleur nationale. Soutenons nos vignerons est né, avec un objectif : obtenir une rémunération plus juste pour les agriculteurs, et soutenir la filière AOP rouge, la plus en souffrance selon la CR.
« Cinq AOP majeures ont été ciblées : Bergerac, Bordeaux, Corbières, Côtes du Rhône et Buzet », souligne Jean-Marc Parsat, cogérant de Maison Parsat. Son entreprise, s’occupe de la réception, du conditionnement et de l’expédition des BIB de Bergerac, issu de l’assemblage des vins de deux coopératives et cinq viticulteurs. Pour les quatre autres AOP, ce sont Les Grands Chais de France qui s’en chargent.
Un accord de distribution a été signé avec Leclerc, pour que la marque soit présente dans toutes les enseignes de l’Hexagone. « 20 000 BIB par référence seront commandés, soit 600 hl par AOP et par an », détaille Jean-Marc Parsat qui ajoute : « Nous livrons les centrales depuis fin mars, et nous avons déjà un portefeuille de commandes de 520 hl, nous irons donc certainement au-delà ».
Jusqu’en juin, Leclerc a l’exclusivité de la distribution du vin solidaire, Soutenons nos vignerons. © D. R.
1 400 euros le tonneau
Les BIB de 3 litres sont vendus aux consommateurs 11,95 euros, les viticulteurs toucheront 1 400 euros par tonneau, soit 155,56 euros par hectolitre, pour les cinq AOP. Aujourd’hui, le bergerac rouge s’achète entre 700 et 900 euros le tonneau. « Avec ces prix, les producteurs sont largement rétribués. Nous, on couvre nos frais », souligne Jean-Marc Parsat. Si son entreprise ne gagne pas d’argent il a décidé de « participer à l’effort de guerre », pour marquer son soutien auprès des viticulteurs.
La marque a signé un accord d’un an avec Carrefour pour une distribution dans 200 hypermarchés, et 350 supermarchés. Leclerc garde l’exclusivité de la distribution jusqu’en juin. Mais les deux entreprises ne s’arrêtent pas là, puisque les négociations sont déjà « avancées » avec la coopérative U, et débutent avec Intermarché. « Nous avons déjà l’accord de base d’Intermarché à l’échelle régionale », sourit Jean-Marc Parsat.
